Fais moi des ribambelles
Des guirlandes de papier
Des mots des ritournelles
Récitant tes pensées
Fais moi des ribambelles
De fleurs et de dentelles
Qui couvriront mes pieds
Une fois dépliées
Fais moi des ribambelles
De crépon de satin
Comme une passerelle
De ton monde jusqu’au mien
Fais moi des ribambelles
Peu coquettes ou trop belles
Qui juste pour un sourire
Prennent vie avant de s’ouvrir
Fais moi des ribambelles
Découpées dans du mystère
En cascade de sosie
Se répète à l’infini
Copies de formes et matière
Se décuple en jeux éphémères
Fais moi des ribambelles
Figurines en chapelet éternel
De feutre ou de carton
Pliage habile en ondulation
Miroir de bonne humeur
Défilé de couleurs
Cortège de fragilité
En gommettes rapiécé
Fais moi des ribambelles
De fête et de confettis
De serpentins à la pelle
Des mains qui se tiennent à vie
Crénelées aux ciseaux
Formées en biseau
Dans un ruban de flanelle
Le plus beau des cadeaux
Fais moi des ribambelles
Des biscuits de cannelle
De friandises et de miel
Couleurs de papier bonbons
Changeront notre vision
Fais moi des ribambelles
De parchemin ou de japon
Du buvard en parcelle
Où je lirais ton nom
Fais moi des ribambelles
De coton, d’hirondelles
Découpées dans un coin du ciel
Pour nous donner des ailes
Fais moi des ribambelles
Pour toujours, toute l’année
Que cela soit tous les jours Noël
A jamais à tes côtés ©
Un jour prochain, après une nouvelle lune, quand l’aube brumeuse s’étirera sur les collines, j’irai, à travers ses lambeaux vaporeux. J’irai lentement, à pas feutrés, dans l’herbe. Je la laisserai baigner mes pieds nus de toute sa rosée. Je me rendrai, les yeux sur l’horizon, vers le grand Chêne, roi du domaine, ton portrait dans ma main. Une chanson celtique à l’oreille, ma cape de velours pourpre et noire sur les épaules, recouvrant mes cheveux, gardant mon visage anonyme dans la douceur de l’ombre. J’irai au pied de l’arbre centenaire, creuser la terre d’une cuillère en argent. Personne ne me verra. Tous seront encore prisonniers de leur sommeil que j’aurai décidé plus long. Dans la sérénité de l’aurore je réciterai mes secrets. J’enterrerai ton visage cher à mes yeux dans un coffret d’étain, avec des pétales de roses blanches et trois gouttes de mon sang. J’y ajouterai un peu d’essence de santal et une mèche de mes cheveux, nouée d’un ruban écarlate. Les premiers rayons de l’astre du jour viendront inonder les lieux lorsque je terminerai ma tâche spirituelle. Un genou en terre, au milieu d’un cercle de violettes, je boirai une gorgée de cidre et d’écorces de chêne et verserai le reste sur ses racines robustes. J’achèverai mes incantations en allumant une bougie blanche à l’aide d’un parchemin où j’aurai inscrit ton nom à la plume. J’en respirerai la couleur et la lumière lorsque le vent se lèvera. Alors, à cette heure où tout s’éveille, je resterai immobile, écoutant son souffle dans l’ombrage. J’attendrai, les yeux fermés, que la nature se remette à me parler et qu’elle me raconte, qui tu es. ©
Et ces larmes qui coulent sur mes joues pour rien
Parce que je suis fille de mélancolie
Toutes ces heures à taire mon désespoir
Je cherche une colline, un sommet
Pour y crier mes peurs et mes peines
Ce trop plein de vie et d’amour que je conserve en moi
Demeure prisonnier du sceau de la solitude
Toutes ces âmes à qui j’aimerai dire qui je suis en vérité
Mais je n’ai su que m’enfuir, le sort en est jeté
Mon esprit voyage et rêve
Mon corps étouffe, oppressé, épris de souffle et de vide
Qu’il me pousse des ailes et que je m’évade loin de vous
Loin de vos vies, de vos regards
Puisque je ne vous ressemble pas ©
Dame, dame
Que deviennent les fleurs de tous tes chapeaux,
Quand demeurent les heures loin de ton berceau ?
Dame, dame
Que traînes tu donc dans tous ces tripots,
A l’heure où les contes s’endorment si tôt ?
Dame, dame
Que donnes tu donc à ces loups trop chauds ?
Que te restes-t-il des matins pâlots ?
Dame, dame
Ne recherche pourtant qu’un peu de repos.
Mais l’amour se raconte couchés sur le dos.
©
Une histoire de lumière blanche,
Des couleurs tombent sur les planches.
Au moment où les coeurs flanchent,
La chère pellicule s’enclenche.
Mais quelles rimes rapportent les mots
D’une seule et même voix?
Ils sont si nombreux, c’est trop,
Et on est si seul parfois.
L’oeil sombre s’abreuve de chaleur.
Le silence laisse venir l’instant
Des images, des jeux, des heures
Où la vie reste éternellement.
La passion de la recréer,
Naît de nos mains et sentiments.
Et tournent toujours les idées,
S’imprimant sur le film du temps.