Il est des instants où les larmes viennent.
Elles ne sont ni de chagrin, ni de regret. Elles sont de joie.
La joie que la vie m’apporte, la reconnaissance que j’éprouve à vivre de belles choses, et la chance qui m’est donnée parfois de les partager.
Ces larmes sont un peu de toi et de ton souvenir. Je pense à toi et éprouve ce bien-être à vivre pour toi ce que tu n’as pas pu vivre, à admirer ce que tu n’as jamais pu voir.
C’est ma quête, mon « devoir » et ma récompense à la fois.
Vivre… Exister profondément, aimer totalement, respirer chaque instant et en partager chaque fois un peu avec toi, car tu vis en moi.
Un peu de ton sang, de tes gènes, de ton amour et de ton énergie sont en moi.
Alors quand ces larmes de joie glissent le long de mes joues, je les laisse atteindre sereinement le coin de mes lèvres et de mon sourire, pour mieux savourer avec toi le gout de ce bonheur, le sel de cette vie que tu m’a transmise et que je poursuis comme pour continuer à tracer ce doux et splendide chemin sur lequel tu m’a lâché la main il y’a quelques années pour que j’apprenne à y marcher seule, mais sans jamais oublier ton sourire qui m’y suivras pour toujours.
À TOI MAMY, ta Ninou.
Pas de mots… il n’y a pas de mots …
S’il y’en a je ne les ai pas trouvés. Je n’ai qu’une pensée puissante et vibrante pour une amie qui vient de perdre sa moitié, son homme, son amour.
Je n’ai rien trouvé à dire. J’ai juste un peu pleuré avec elle, pas trop longtemps pour ne pas en ajouter à son chagrin et en maudissant silencieusement ce maudit téléphone parce qu’on ne peut pas prendre les gens dans nos bras, parce qu’on se sent si loin d’eux.
Je me rassure sachant mon amie bien entourée, épaulée et aimée. Rien a dire de plus. Rien à faire. Simplement éprouver de la compassion pour elle et sa famille. Lui proposer mon aide si elle en a besoin dans les jours ou semaines qui viennent.
Que faire de plus?… J’admire encore une fois son courage et sa force dans une épreuve pareille. Je pense à son mari, je pense à ma grand-mère partie il y a un an et mon coeur fait un amalgame de peine et un mélange de larmes.
Ce n’est pas juste! Et la colère se mêle au chagrin. Non ce n’est pas juste mais on n’y peut rien. Juste être là.
Comme m’a dit une amie à qui j’ai apporté la nouvelle : « Je vais écrire, » et j’ai trouvé que c’était une bonne idée. Cela ne change rien au chagrin mais cela permet de dire à celle qu’on aime que toutes nos pensées l’accompagnent.
Bon Voyage F.
Pas de publication ce jour. Pas de manque d’inspiration, ni de manque de l’envie d’écrire. Simplement plus de force.
Plus la force de chercher, plus la force d’être quelqu’un d’autre, plus la force de vivre une autre histoire.
Juste la force de pleurer en écrivant ces lignes.
Le soleil brille dehors… je crois que je vais sortir. J’étouffe à l’intérieur et même s’il fait beau, tout est laid dehors… Mais je vais sortir tout de même.
Me sentir seule au milieu de tous autant que je me sens seule chaque jour un peu plus parce quelque chose dans ma tête grandit sournoisement. Une petite ombre qui voudrait prendre toute la place et contre laquelle je tente de me battre mais sans armes et sans stratégie.
Quelque chose qui grignote mon âme et fait battre mon cœur la chamade tant j’ai peur qu’elle en vienne à bout avant que je sache comment la vaincre.
J’essaie de prendre les évènements un à un, de reclasser mes émotions dans la grande bibliothèque de mon esprit, et de reformuler tout haut ce que je dois faire, par quoi je dois commencer.
Mais les larmes embrouillent ma vue, mon corps tendu à l’extrême me fait horriblement souffrir et je suis incapable de réfléchir, de penser, de réagir.
J’ai besoin d’aide dans ces méandres visqueux où je m’empêtre mais je ne sais pas comment appeler, je ne sais pas qui chercher et surtout je ne veux pas d’aide. J’aimerais m’en sortir toute seule comme je l’ai toujours fais.
Quel coup fatal que celui de devoir admettre que cette force, cette énergie et toute cette détermination qui était la nôtre, nous abandonne un beau jour sans prévenir. Quelle trahison! Alors que l’on pensait qu’elle serait là éternellement.
On devient tout petit, tout faible et on regarde le monde qui poursuit sa course, qui continue d’avancer sans vous. Et plus il avance, plus on se fige en se désespérant du retard qui est le nôtre et qui ne cesse de croître.
Mais le plus douloureux c’est sans nul doute cette solitude qui vous étreint le cœur et qui, même partie de rien, se prend tout de même à devenir réelle.
Il faut croire qu’écrire reste encore ma seule planche de salut, puisque mes larmes ont séché et que malgré tout aujourd’hui j’aurais publié quelque chose…
Merci à celles et ceux qui me suivent.
C’est une sensation étrange mais agréable.
Une impression qui s’intensifie et se concrétise en moi.
Je me sens bien.
Depuis mon retour du Népal…
Que s’est-il passé, je n’en sais rien.
A vrai dire des tas de choses. J’ai regardé le monde autrement, j’ai fais le deuil de tout un tas de choses et de personnes durant mon séjour là-bas, j’ai lâché prise en reconnaissant simplement la chance que j’avais d’être là. De pouvoir y revenir un jour, de pouvoir rentrer chez moi, de pouvoir décider de mon avenir, de savoir cesser de se poser tant de questions existentielles dans un endroit où l’on ne fait que survivre chaque jour.
J’ai sans doute pris une bonne dose d’humilité mais pas seulement.
Il s’est passé quelque chose.
Les partages, les témoignages, la satisfaction d’avoir pu aider les autres, la ferveur des croyances, le sourire de Bouddha, le chant du vent dans les drapeaux de prières, la déconnexion totale avec le reste du monde, l’expérience d’une autre réalité.
Il y a eu un déclic, j’ignore à quel moment précis ou si il s’agit d’un tout.
Ma thérapie entamée bien avant mon voyage y est aussi pour quelque chose j’en ai pleinement conscience mais pas seulement
D’un autre côté, je me sens tellement calme, apaisée et pleine de joie que je ne cherche même pas d’où provient ce déclic.
Je me sens bien tout simplement.
Je sens à la fois le calme et la force tranquille m’habiter paisiblement et surement, avec aplomb.
Mais je me sens aussi remplie, pleinement emplie de joie, d’amour débordants et surtout je sens tout cela raisonner en moi comme une belle et grande boule chaleureuse que je sens plus que tout, inébranlable, inaltérable, inatteignable, inattaquable.
J’ai la certitude en moi que rien ne peut les affaiblir ou les ébrécher, les amenuiser.
J’ai la sensation d’avoir d’une part conserver mon empathie naturelle mais d’avoir gagné une sorte de bouclier extraordinaire autour de moi qui m’évite aujourd’hui d’être la petite éponge que j’étais encore il y a quelques mois.
J’en suis encore plus heureuse en faisant ce constat de moi même jour après jour.
Je me sens plus forte pour aider ou pas les autres. Je profite de chaque instant de bonheur et de bien être que je peux vivre seule ou partager avec celles et ceux que j’aime.
Et puis si quelqu’un ne va pas bien près de moi, je ne suis plus atteinte au point d’avoir mal pour lui, d’avoir mal à sa place, d’avoir encore plus mal que lui et de souffrir au centuple. dans de tels états on n’est pas réellement utile aux autres.
L’idée m’a traversé un instant avec une dernière pointe, un soupçon de minuscule culpabilité, en me disant que j’étais devenu une personne totalement indifférente aux malheurs des autres et que je m’en fichais complètement.
Mais ce n’est pas le cas. Je suis là, présente à l’écoute, je prodigue les conseils qui me viennent, je distribue de la douceur, je rassure, je console, je cajole…
Mais sans prendre l’énergie négative qui ressort des personnes tristes ou en colère ou dépressives.
Je me sens plus forte, comme une petite bulle de bonheur indémontable, incassable et du coup bien plus utile, parce c’est en étant ainsi, dans cet état d’esprit, que l’on peut mieux venir en aide aux autres, si toutefois on le souhaite.
Je me sens plus à l’aise dans tout un tas de situations qui auparavant m’auraient fait déprimer, ou paniquer ou mise en rogne, mais là, tout se gère dans le plus grand calme et avec une sérénité que je ne me connaissais pas.
Le début de la sagesse?
Les bénédictions au temple m’auraient elles vraiment suivie jusqu’ici?
Je suis apaisée. Voilà le bon therme!
Vraiment en paix.
J’espère que cela va durer, sans être pour autant défaitiste. Mais après mon retour en France, je me suis dis que peut-être cet état tranquille physique, moral et émotionnel était dû à l’euphorie du voyage, dû à toutes les belles rencontres et les émotions vécues là-bas et qu’avec le temps, d’ici quelques semaines cela s’estomperait et que je finirai par redevenir la Sorcière d’avant.
Mais non…
Je garde mon état de zenitude!
Et plus je le conserve sans aucun effort particulier, plus il semble s’accentuer, grandir en moi, me rendre de plus en plus forte et confiante, et plus je suis heureuse d’avoir si bien, non pas changé, mais évolué.
C’est magique.
Une amie m’a dit que j’avais certainement tout cela en moi déjà mais que tous ces petits morceaux de mon être avaient seulement besoin de se mettre en ordre. Tout simplement. C’est bon de le sentir. C’est divin de le vivre.
Cette amie a ajouté que j’avais certainement aussi trouvé enfin un sens à ma vie, un sens à mes actes, un sens à mon existence. Ce n’est pas faux.
Encore une fois, je suis si sereine par rapport à tout cela que je n’en cherche même pas la cause. Je profite juste de ce don merveilleux qui m’est tombé dessus. A quoi bon trouver une explication? D’ailleurs y’en a-t-il seulement une?
Peu m’importe, je prend, je prend , je prend, et je me réjouis sans cesse de ce gonflement dans ma poitrine qui me rend fière du chemin parcouru, de cette force grandissante, de cet apaisement dans mon coeur, de ce bonheur qui ne cesse de grandir et de ce Tout qui me fait me sentir plus libre que jamais.
Un lâché prise qui ne m’évitera pas pour autant d’avoir encore parfois des larmes ou des déboires, mais qui me permettra de les accepter désormais, de les laisser passer, couler sur moi et d’avancer malgré tout.
Rester libre de toutes émotions qui entravent le corps et l’esprit. Voilà ce que je sens.
Que rien ne peux m’atteindre ou me blesser. J’avance.
J’ai pris des décisions, je lâche des mes fardeaux un à un. J’ai même décider tout récemment de pardonner.
Même pas pour les autres mais pour moi. Cela m’a soulagé encore un peu plus de faire cette démarche. Ne plus ruminer, ne plus en vouloir à ceux qui m’ont fais du mal.
Comme dit si bien ma petite soeur adorée, « nous n’avons pas le temps pour la rancune ».
Je suis d’accord. Et je me félicite et me surprend à être aujourd’hui dans la capacité d’accomplir tant de choses qui me paraissaient insurmontables, insupportables ou impossibles il y’a encore quelques mois.
Alors nous y voici.
Je poursuis ma route, pleine de cette nouvelle puissance et affranchie de tant de choses qui pesaient trop lourd sur mes épaules.
Je suis libre. Libre de corps et d’esprit mais aussi de toutes émotions trop prenantes, de toute attente envers les autres, de culpabilité non fondée.
Je me sens libre de dire les choses telles que je les pense, libre d’exprimer mon ressenti, libre d’être, d’exister, libre d’être moi même, de ne plus m’effacer, d’être présente et de m’affirmer avec plus d’assurance et de quiétude.
Libre enfin…
Libre et heureuse
Libre et apaisée
Libre, que c’est bon à gouter.
L’appel résonne dans la nuit.
Un appel clair, un son métallique sorti du bol qui chante, une vibration magique.
Elle a tracé un chemin de lumières dans l’herbe humide, un chemin de bougies enveloppées de papier pour le mener jusqu’à elle.
Là-haut, au bout du jardin laissé sauvage, elle attend son amant sous le Chêne.
Elle attend sans se lasser de faire vibrer le bol chantant pendant que l’encens balinais étire ses volutes sorties d’une souche.
Tout autour d’elle, un grand Cercle de lumières rouges, blanches. Lueurs douces et vacillantes dans la pénombre. Elle se tient au centre, vêtue d’une robe longue de lin rouge écarlate, lacée sur sa poitrine, les cheveux lâchés en boucles libres sur les épaules, le regard noir comme la nuit à peine éclairée d’un croissant de lune fine.
Au-dessus, dans les branches du Chêne protecteur et bienveillant, trois boules de papier suspendues laissent échapper une lumière douce, tamisée sur un lit de fortune pourtant très accueillant.
Une pierre d’améthyste est posée sur la souche près de l’encens et d’un calice de bois sculpté rempli d’eau. Une grande bougie blanche à la flamme imperturbable attend aussi son heure de magie.
L’amant a suivi les lumières jusqu’à Elle, il s’est présenté à elle alors que la vibration du bol s’évanouissait dans l’air frais du soir. Elle a suspendu son geste à son arrivée.
Pour entrer dans le Cercle magique il doit se déchausser. Les pieds seront nus pour sentir l’herbe et les forces telluriques, laisser son corps s’ancrer à la Terre.
Il entre dans le Cercle de Lumière, le rituel peut commencer.
La Sorcière accueille les éléments dans le Cercle.
La Terre sous leurs pieds et par cette pierre d’Améthyste emplie de rêves.
Elle accueille le Feu porteur de loyauté et de la passion qui les anime avec la grande bougie.
Elle accueille l’Air, le vent, le souffle du temps et des souvenirs.
Puis l’Eau dans le calice, porteuse d’amour qui apprend la patience.
Et enfin les Esprits qui leur apportent la sagesse.
A présent elle plonge son regard dans celui de son amant et lui demande s’il veut bien lier sa main à la sienne.
Il accepte du bout des lèvres sans la quitter des yeux.
Leurs mains se prennent, paume contre paume, les doigts enlacés au poignet de l’autre et Elle enroule autour d’elles un simple cordon de coton, le laissant retomber de part et d’autre de leurs bras.
La voix de la Sorcière poursuit doucement son incantation d’amour.
« Nous lions nos mains ce soir l’une à l’autre sous le Chêne, témoin silencieux, de ce qui nous uni.
Ce lien nous enlace mais il n’est pas noué, il n’est pas fermé.
Tu n’es pas à moi, je ne t’emprisonne pas.
Je ne suis pas à toi, tu ne m’emprisonne pas.
Aucune porte n’est close.
Ce soir nous consacrons seulement notre amour face aux
esprits de la Nature.
Par ce lien ouvert je te fais don de mon cœur, de mon corps, de mon âme.
Même si j’en demeure la gardienne tu as le droit d’y entrer.
Je promets tout autant de laisser danser les vents entre nous, de ne jamais m’enchaîner à
toi, de respecter ta solitude, d’être aussi discrète qu’à l’écoute, de marcher près de toi
mais sur mon propre chemin.
Tu ne seras pas mon ombre, je ne serai pas la tienne.
Je serai honnête et vraie, sensible et forte, douce et libre.
Unie à toi par ce simple souhait, sans contrainte, sans sacrifice, sans mensonge, sans
promesse, si ce n’est celle de ne jamais te faire de mal.
Acceptes-tu d’en faire autant ? »
Dès lors son amant accepte et scelle leur souhait commun par un baiser.
Elle l’entraîne alors hors du Cercle de lumière pour aller entourer le tronc du grand
Chêne avec le lien qui entoura leurs mains lors du rituel amoureux. Elle le noue avec
l’aide de son amant, le confiant aux bon vouloir de la Nature.
« Je confie ce lien à l’écorce du Chêne.
Je confie notre amour à la Douce Mère. Qu’elle veille sur nous, qu’elle nous épargne les
blessures, qu’elle nous préserve de la douleur.
Je lui laisse le soin de veiller sur toi, sur moi, sur notre amour.
Je lui confie nos sentiments. Elle seule aura le choix d’y mettre fin ou de les perdurer,
temps que nous y croirons. »
Alors la Sorcière éteint quelques bougies autour du Cercle et reviens vers son amant près du lit sous l’ombrage. Les faucons qui ont fais leur nid plus haut ne sont pas loin.
Alors l’amant regarde autour de lui, écoutant les bruissements qui viennent de toutes parts dans cette nuit étoilée.
Debout près du lit de fortune, il se retourne vers la Sorcière qui, s’approchant de lui,
a délassé sa robe sur sa poitrine jusqu’à la laisser tomber à ses pieds nus, dans l’herbe. Sans plus d’artifice que le voile frais de la nuit sur sa peau blanche, elle s’offre à son amant qui la prend dans ses bras.
Il est temps de consacrer leur amour et ce rituel.
Le tendre amant a murmuré à sa Sorcière combien il la trouvait belle, avant de la coucher sous les étoiles et les branches du Chêne.
J’ai froid, je ne peux plus bouger, je ne me sens plus la force d’avancer de nouveau.
Je sais que cela peut être passager.
Que l’envie reviendra sûrement.
Mais là je me le demande.
Tout s’effondre encore. Rien n’avance. Ce que je cherche à construire n’a plus d’intérêt.
On me dis que j’ai de l’or dans les mains mais cela ne me sert à rien.
Mes costumes tout le monde les trouve très beaux mais personne ne les achète.
Mon écriture est loin d’être parfaite et je suis incapable d’achever une simple nouvelle. Alors un roman…
La réalisation s’avère catastrophique et loin d’être sérieuse ou suffisamment professionnelle pour avoir la prétention de poursuivre dans cette voie.
Les échappatoires que je me fixais pour m’évader un beau jour de ma profession initiale et réaliser mon vieux rêve de partir et d’être libre d’exercer ma profession n’importe où s’avère impensable.
Mes idées restent des idées. La plupart ne se concrétisent jamais ou me sont prises par ceux qui ont les moyens de les réaliser. Quant aux autres elles se trouvent être sans intérêt.
Elles ne ressemblent pas à ce que j’espère ou bien elles ne sont tout simplement pas réussis.
J’en ai pris conscience aujourd’hui. Je me suis rendu compte que quelque chose m’échappait mais à juste titre. Je m’attendais au couperet d’une critique totalement fondée, et du coup d’autant plus douloureuse.
Mon idée greffée sur une autre bien meilleur qui ne m’appartenait pas est devenue foireuse, non aboutie, pas à la hauteur, sans valeur, sans esthétisme, voir inintéressante et même glauque.
En dehors de la frustration d’avoir travaillé pour rien cette critique redoutée car devinée d’avance m’a fait apparaître le reste de mes actions et créations comme une évidence.
Rien ne marche.
Rien de ce que je crée.
J’entends d’ici les bonnes âmes et amis, que je remercie au passage, et qui vont me rabâcher que c’est bien d’essayer, que faire et défaire c’est toujours travailler, que l’essentiel est d’avancer même à travers des échecs, que je raconte des bêtises parce que j’ai de l’or dans les mains et des idées plein la tête.
Mais je n’y crois plus. Les idées restent des idées. Et l’or me glisse des doigts pour retomber comme de la poussière. Où est le talent si je n’en retire pas un tout petit bout de gloire, ou un infime morceau de reconnaissance?
Je ne demande pas la Lune. Juste de quoi vivre un jour de ce que je crée. Beaucoup me disent que le principal est que je me fasse plaisir. Mais suis-je trop insatiable ou méchamment et éternellement insatisfaite? Cela ne me suffit pas.
Comment m’échapper, si ce sur quoi je compte en parallèle de mon travail, si mes passions multiples ne portent pas un minimum leurs fruits?
Mes costumes sont magnifiques, oui, je sais merveilleux. Des finitions hors pair, du bel ouvrage. Mais personne n’en a vraiment besoin. C’est très joli mais c’est trop cher et personne n’achète ça ma petite dame!
J’écris bien? Oh oui, on est vraiment dans l’histoire quand on lis les derniers chapitres de ma nouvelle mais je ne parviens pas à la finir et l’envie d’écrire et l’acharnement, la passion des histoires me quitte peu à peu parce que je n’y crois plus et ne trouve plus la force de poursuivre l’aventure.
Monter un jour sur scène, bien sûr, tellement envie mais ai-je vraiment des choses à dire, tant de choses à raconter. On se posais la question il n’y a pas si longtemps. Pourquoi ma petite soeur n’irait pas seule? Après tout elle en parle dix fois mieux et plus que moi.
Pourquoi le silence me prends, pourquoi n’ai-je plus d’idées?
J’aimerai chanter mais j’ai renoncé parce que ma voix n’est pas satisfaisante.
J’aimerai jouer d’un instrument mais j’ignore si j’aurai la persévérance.
Quant à la réalisation finalement je remet cela entre les mains des autres. Parce que je m’aperçois que dans ce domaine également je me trouve médiocre. Mes idées ne sont ni bonnes, ni sérieuses, ni professionnelles.
Même en cadrage j’ai perdu mes facultés, mes compétences, mon instinct de réaliser une belle image qui raconte quelque chose.
Et pour tout le reste c’est bien pareil.
A quoi sert l’imagination ou l’envie si elles ne mènent à rien. A me faire plaisir? oui mais encore une fois ce n’est pas suffisant.
J’ai de l’amour à revendre, ça oui. Et ça ne changera pas mais malgré tout je n’ai plus envie d’entendre pour autant les ami(e)s, les proches me dirent que j’ai tord, ou tenter de m’encourager.
Je n’y crois plus, c’est peine perdue.
Ma prise de conscience aujourd’hui s’est passé en pleine journée de travail, dehors sur un trottoir pendant des duplex pour LCI.
Et j’ai versé les premières larmes de la journée qui ne se sont plus arrêtées depuis en me disant que voilà, c’était ça ma vie même si je n’en voulais pas. Que la seule chose que je savais faire encore correctement c’était cela. Mettre une caméra sur un pied, allumer une lumière et tirer des câbles dans le caniveau. Technicienne! Larbin en d’autres termes, pour journalistes et invités en tous genres.
Un collègue m’a dit récemment ces mots qui m’ont poignardée en plein coeur parce que je n’imaginais pas qu’il m’observait à ce point ou encore que mon état ou mon humeur était si visibles et transparents, en tous cas à ses yeux.
Il m’a dit : « Tu sais, on voit bien que cette vie ne te plait pas. Cela se sens. Dans tes yeux. Le regard que tu portes sur ton environnement, ici au travail, sur la ville, les immeubles, tout ça… Ton regard est triste quand tu observe tout ça autour de toi. On vois bien que tu n’y es pas heureuse. Que tu n’est pas faite pour ce monde. »
Mon regard est triste.
Ces mots ont été comme un déclic. Mais un déclic de plus qui me pousserait à partir et pourtant, cela me semble juste ajouter des barreaux à la cage qui se referme sur moi.
Ce soir je suis rentré chez moi et j’ai pleuré sans plus savoir pourquoi, j’ai essayé de laisser couler, de me laisser traverser par ces émotions. J’ai passé Facebook au noir, clôturé mon profil sur un site de rencontres, j’ai failli jeter mes costumes et supprimer la plupart de mes blogs.
Et puis j’ai appelé au secours malgré tout… Même si au départ je ne voulais pas le faire et rester seule chez moi à bader jusqu’au matin histoire de tout faire sortir mais ça ne pouvait pas durer.
Et l’on est venu me chercher. Il était temps. Même si mon état ne s’améliore pas, je suis plus calme.
Je sais que des choses m’échappent, que je suis frustrée qu’elles passent en d’autres mains et surtout désespérée de ne plus me sentir de la partie parce que ce que j’ai fais et les idées que j’ai eu ne convenaient pas. Je suis contente que les choses avancent malgré tout, mais si triste qu’elles se fassent sans moi. Et force est de constater que les bonnes idées ne viennent pas de moi.
Je ne pense pas faire d’amalgame en me disant que c’est bien la même chose pour tout ce que j’entreprends, puisque rien n’aboutit.
Oui c’est bien je suis multitâches mais aucune tâche n’est achevée alors à quoi bon?
Alors oui ce soir, cette nuit, je me lamente, c’est tout ce qu’il me reste et pour le moment cela me fais du bien, ou du moins cela me permet d’évacuer ce trop plein de larmes qui ne veut plus se tarir. Peut-être changerais-je d’avis demain, dans une semaine, un mois ou jamais.
Ce soir je ne crois plus en moi. Demain j’aurais peut-être la force de me lever mais pas beaucoup plus. Pour faire quoi? Nous verrons.
Quelques travaux chez moi?
Chez moi… ce petit lieu dont je tente de faire un cocon, un refuge mais que je fuis perpétuellement, que je ne parviens pas à construire, ou je me sens encore et toujours de passage seulement, en transit. Vers où? Je l’ignore. Pourtant j’ai de la chance d’avoir trouvé cet endroit mais je ne parviens pas à m’y poser. Quelle force me pousse vers l’extérieur sans cesse?
Moi qui n’est jamais connu la véritable sécurité d’un foyer stable, l’encrage solide d’un lieu de vie, de famille, je pensais qu’il fallait que j’apprenne à le construire moi même, à le créer, l’inventer. Mais même là je n’en suis pas capable.
Je ne suis ni apaisée ni détendue. Mais peut-être que lorsqu’on n’a pas connu le repos de l’âme et du corps dans un foyer stable, on est voué à ne jamais le connaître et avoir au contraire toujours la bougeotte.
Est-ce une fuite perpétuelle? Une fuite de soi même?
Une manière de se perdre sans en avoir l’air?
J’ai toujours trouvé tellement de raisons de ne pas m’occuper de moi… (sourire).
Oui, m’occuper des autres je sais faire. C’est peut-être cela que je fais le mieux, peut-être ce seul domaine dans lequel je réussi. C’est à creuser!
Si j’inspire les autres, tant mieux. Cela ne me rapporte rien au final mais pourquoi pas. C’est toujours ça de pris. Ce n’est pas désagréable.
J’arrive au bout de mes réflexions nocturnes et ma douleur est toujours identique, fidèle à elle même mais je vais tout de même tenter de trouver un peu le sommeil.
Je me sens vidée, épuisée, comme si j’avais perdu quelqu’un.
Je pense à ma grand-mère. Je l’appelle doucement me demandant ce qu’elle m’aurait dit, elle.
Et puis là tout de suite je voudrais être sous mon Chêne, ou encore sur les rochers au milieu des vagues. L’un ou l’autre. Qu’importe, un lieu qui me rassure, un endroit où rien ne m’atteint.
Des endroits qui me parlent. Des lieux où je peux être moi. Pleine et entière.
Au coeur des éléments. Besoin de tempêtes et de pleine Lune.
Besoin de vent en rafales pour emporter mes colères et mes cris de douleurs, besoin de pluies sur mon visage pour emporter mes larmes dans une autre tourmente et calmer mes peines, m’y laver, m’y purifier. Besoin de Soleil pour apaiser les chagrins et me faire sourire et réveiller la flamme dans mon coeur meurtris, besoin de terre, de sable sous mes pieds nus. Y danser et la sentir s’ancrer sous mes pas. Besoin de sentir les pierres me parler de leur histoire, sentir résonner le tonnerre, m’émerveiller sous les rayons de la Lune, vivre les cycles des saisons, voir la Nature changer, vivre à chaque instant autour de moi. Apprendre d’elle, rester humble.
Mais tout cela je le sais aussi, ne dure qu’un temps. Il faut tôt ou tard revenir au réel, à la vie citadine, au travail, au ciel blanc plombé et sans mouvement, au bitume, au béton, à cet univers que je regarde apparemment sans joie ni sourire. Les pavés eux ne résonnent plus depuis longtemps. Les arbres de la ville ne parlent pas ou peu, les étoiles ont disparu ici, tout comme les fées et les lutins, les rêves et les espoirs.
Dois-je me résigner au milieu de tous ces gens qui ne regardent plus le ciel?
Ce n’est pas mon genre, mais pour le moment je vais tenter de reprendre des forces et un jour peut-être je me réveillerai de nouveau. Pour le moment, j’ai juste envie de disparaitre. De ne plus exister pour quelques temps, parce que je me sens n’être rien, ni personne.
Et pour le moment cela me va, puisque cela m’apparait comme une vérité indétrônable.
Inspirée de :
Sur le bord du gouffre, je jauge l’appel du vide.
Je me balance d’avant en arrière, je nargue le vertige qui m’appelle, qui m’attire à lui avec peur et envie. Ma poitrine se gonfle d’air pur.
J’ouvre mes bras, je lève mon visage vers le ciel.
Ciel, azur, immensité indomptée, voûte de mystères inexplorés, tu m’as tant fais rêver.
À mes pensées, mes prières de toujours, comme après une éternité, un voeu enfin s’exauce. Discret, silencieux tandis que la brise se lève comme un appel.
Je les sens venir, pousser, sortir de moi et naître dans un souffle. Légères, puissantes, taillées pour le vol. Elles sont là. Pour me porter, pour m’emporter.
Le vent s’engouffre sous mes ailes ouvertes, soulève mes longues plumes noires. Je suis sur la pointe des pieds, prête à basculer, prête à me libérer, prête à quitter la terre et m’arracher à son attractive étreinte.
Je ferme les yeux lentement, doucement mon corps tangue vers l’avant et je tombe. Je m’enfonce à toute vitesse dans les courants turbulents, je frôle la roche, mes ailes repliées contre mon corps buvant les tourbillons d’air à me couper le souffle.
Avant qu’ils ne me prennent, qu’ils ne m’emportent et me coupent les ailes je déploie ces dernières dans un ultime effort. Tous mes muscles sont tendus à se briser, j’ouvre grand et l’air m’adopte, j’échappe au vide, je remonte dans un cri de triomphe.
Les courants se contredisent mais je les sens et je les apprivoise . Je remonte encore, toujours plus haut, le coeur transporté d’une joie indicible.
J’embrasse la Terre d’un regard, enfin je vole.
A mon sourire, à mon élan, à mes ailes enfin déployées sur les nuages que je traverse en tournant sur moi même, me jouant du vent, devenu mon allié.
Ciel enfin possédé, enfin mien, enfin dévoilé. Je le parcours de mes yeux, de mon être, je fais enfin partie de lui.
J’étais fille d’eau, fascinée de feu, respectueuse de la terre, mais définitivement amoureuse du ciel, de l’air. Invisible, impalpable, libre. Comme je le deviens en naviguant sur ses courants.
Je suis l’oiseau. Je monte au plus haut, loin du monde, loin du vacarme de la vie, loin des autres, loin de tout ce qui pourrait me faire mal. Loin…
Je m’échappe. Je m’arrache à la vie, à la mort, au temps, à son pouvoir. Seule et libre dans cet espace infini, offert à mon vol, entre la Terre et les Étoiles.
Que c’est bon de ne faire qu’un avec ce lieu d’Ether. Prendre les airs, les saisir, les sentir au bout de mes ailes.
Aucune mécanique, aucun moteur, aucune machine. Simplement être là, à la force de mes os, de mes muscles.
Je m’élève.
Echapper à la force pour goûter au délicieux vertiges de mes voltiges périlleuses. Je défie la Terre de me ramener à elle.
Je me laisse porter par le vent, l’euphorie qui m’envahit et amplifie mes sens. Mon plaisir est décuplé. Je contemple la Terre d’un nouveau regard.
Je prend le ciel pour la première fois, un souffle caresse mon visage, mon corps et je me sens bienvenue dans ce nouveau monde.
J’embrasse l’immensité, enivrée de ce nouveau cadeau des fées.
Je n’ai plus d’obstacles, aucune limite, je vais toujours plus loin et je me délecte du doux plaisir d’oublier qui je suis.
Là-haut…
Aujourd’hui je suis fière et heureuse.
Je suis en paix avec moi même.
C’est aujourd’hui la première fois que je peux écouter ce morceau sans verser une seule larme.
Cette chanson même si je la connaissais avant est devenue, lorsque tu est partie un des souvenirs les plus marquants de ton enterrement et jusqu’à présent je ne pouvais pas l’entendre sans fondre en larme.
Mais aujourd’hui, en rentrant à pied du travail, il faisait beau, il faisait doux et j’ai abandonné les transports. Alors j’ai regardé le ciel, j’ai souri, et j’ai tenté d’écouter le morceau je ne sais toujours pas pourquoi. J’en avait envie tout simplement sans idées tristes, sans même l’envie de me mettre à l’épreuve des pleurs, j’étais bien tout simplement. J’ai souri encore, au ciel, aux doux nuages, aux rayons du soleil chaleureux, à la brise fraîche. Tu étais là dans chaque chose qui me faisait du bien. Tu es là et j’ai compris alors qu’il n’y avait plus de raison de pleurer. Je me sentais portée.
Au lieu de me faire de la peine pour la énième fois et me faire entrevoir le passé, cette église et ton cercueil fermé où tu n’étais déjà plus, j’ai entrevu l’avenir, porteur de promesse, de projets, de joie vers lequel je me suis sentie tirée par le coeur.
J’ai soudain senti que je devais avancer pour moi, pour toi, pour ton souvenir et honorer tout ce que tu as été pour moi.
Tout à coup, j’étais joyeuse et cette chanson m’a redonné espoir.
Je ne réaliserai sans doute pas tout ce que j’ai en tête mais peu importe, temps que j’ai l’envie. L’envie d’entreprendre, de créer, de construire, de partager et d’aimer. Cette envie qui nous fait à tous tant défaut parfois. Elle est toujours là, elle ne m’a jamais quittée et je te la dois. Alors pour toi, je ne dois pas la lâcher ni la gâcher. C’est elle qui me fait tenir, qui me fait vivre.
Je respire, je marche, j’avance, gonflée d’effort et d’un souffle de renouveau. J’ai l’impression que plus rien ne m’arrêtera. Je ne sais pas si je suis heureuse mais je me sens bien c’est certain.
Une béquille laissée sur le trottoir, abandonnée sur le bord de la route comme un clin d’oeil pour me dire que désormais plus rien ne me frêne, plus rien ne m’arrête. Je marche, j’avance. Ces mots pleins de promesses résonnent dans ma tête et je me sens pousser des ailes.
Est-ce parce que je perds du poids ces derniers temps que je me sens plus légère?!
Peu importe quelque chose me porte, une force, une énergie nouvelle qui me pousse à aller de l’avant et à me sentir terriblement mieux.
Je suis réconciliée avec mon corps.
Je ne sais pas si c’est toi ou ma propre volonté d’exister et de vivre plus fort ou bien les deux qui me portent mais en tous cas je me sens bien. Je me sens prédatrice de toute opportunité qui me serait donnée et qui me permette de vivre les choses encore plus intensément. Je me sens vibrer!
Hallelujah!
Ce mot qu’une sorcière a bien du mal à prononcer restera le seul que je garde en mon coeur et sur le bord des lèvres en souvenir de ta ferveur. Ma déesse mère n’est-elle pas soeur de ta sainte vierge après tout?
Nos croyances se seraient parfaitement assemblées car enfin c’est en la Nature que tu croyais avant tout je le sais.
Et en écoutant encore ce morceau, je pense à ton sourire et je sens que tous mes sens communiquent avec cette Nature qui m’entoure. Je ressens les éléments qui la composent en symbiose avec avec moi pour la première fois.
Tu ne me manque plus, puisque tu es là, partout où je trouve ce qui peut m’aider et m’être bénéfique. Chaque douceur qu’il m’est donné de ressentir et d’apprécier. Chaque chance que je croise, c’est toi qui me l’envoie, chaque danger je l’évite parce que tu me protège.
De retour de cette maison où j’ai fini par arrêter de te chercher ou de t’attendre parce que tu y es, à la surface des pierres de chaque mur, dans le jardin où virevoltent les papillons, sous l’ombrage du chêne, dans chaque chant d’oiseau que je sais reconnaître parce que tu me les a appris. Je comprend mieux les langages de cette Nature qui m’entoure parce que tu me parle à travers elle.
Je ne saurais dire combien je suis heureuse d’avoir compris tout cela en quelques pas, quelques minutes à peine le temps d’une marche comme une révélation soudaine, une évidence que je n’avais pas su voir jusqu’ici.
Se sentir si bien… Cela faisait longtemps.
Merci Mamy.
Le faux pas…
Un petit écart, un truc qui foire, une chose qu’on rate. Par manque de concentration, par perte de l’habitude, perte des réflexes, je ne sais pas trop et le problème est bien là.
Je ne suis pas susceptible en temps normal, mais je me découvre une intransigeance en ce qui concerne le travail assez difficile à vivre et à assumer.
Un petit écart de quelques secondes et c’est fichu, c’est trop tard et ça ne se rattrape pas. Quelques boutades de collègues pas méchantes pour deux sous qui me vont pourtant droit au coeur et qui déboulent comme dans un jeu de quilles pour faire s’effondrer les derniers remparts de l’estime que j’ai de moi.
La confiance fond comme neige au soleil et me voilà, sans excuses, bonne à rien, même pas capable de faire correctement mon boulot. Des mots résonnent encore dans ma tête ce soir. Je suis mauvaise! Je sais que c’est ridicule mais je crois que ma sensibilité est à fleur de peau ces derniers temps, que je remet le pied à l’étrier et qu’une petite dépression fait que la moindre goutte d’eau va faire chavirer mon navire.
Oui, il me suffit d’un rien pour m’effondrer en ce moment.
Je ne m’en doutais pas jusqu’à ce soir. J’ai bien conscience que c’est ridicule et à quel point les choses s’amplifient exagérément. J’ai tort de monter tout cela en épingle mais c’est dans la tête que ça se passe.
D’abord je ressasse, ensuite je pleure, après je réfléchis. Ce n’est pas si grave. J’analyse, je reprend les choses dans l’ordre, je synthétise, je remet les détails dans leur contexte. Et là, effectivement, le faux pas existe toujours mais… tout ce qui s’ensuit n’a pas lieu d’être.
En tous cas pas avec une telle démesure.
Et puis j’écris. J’écris parce que c’est la seule chose qui me permet d’évacuer mes peurs, mes angoisses et mes colères.
Colère de ne pas avoir été à la hauteur, peur que cela se reproduise, angoisses de décevoir les autres. Ah! estime de soi quand tu nous tiens. Cette confiance qui s’enfuit au moindre faux pas justement. Mais personne n’est parfait!
Oui je sais bien!… mais quand même si je pouvais… ben non! Tu ne peux pas petite sorcière et tous les sorts de tes grimoires n’y changeront rien. Tu pourras donner l’illusion un temps mais la réalité te rattrape et au lieu de la détester il te faut l’accepter!…
ah tu n’aimes pas ces phrases là hein??!!
Non effectivement je les déteste. Elles remettent tout en question et arrêtent mes rêves. Des événements comme ce soir, anodins pour les autres, font pour moi que la vie est comme stoppée. Suspendue à un fil fragile, fauchée dans son élan. Pas très longtemps, juste assez pour que tout soit remis en question, pour que l’auto-dénigrement s’installe et que je regarde autour de moi ce que j’ai commencé à bâtir en me disant que cela ne sert à rien. Cela ne sert plus à rien parce que je n’y arriverai pas. Cela finira par foirer comme mon faux pas de ce soir.
Alors à quoi bon?
Dans ces moments là, si je n’arrive pas à faire face, c’est la fuite qui me fait de l’oeil. Je me réfugie dans ma bulle et je pense à tout ce qui me ferait du bien et que je n’ai pas, ou que je n’ai plus. Ma grand-mère, la maison de mon enfance… Toutes ces choses auxquelles on se raccroche qui sont si remplies de douceur que l’on sait qu’à travers elles, rien ne pourra nous atteindre. Il y a une force dans tout cela mais je ne sais pas comment la puiser à bon escient.
Alors je pleure encore un peu, parce que je me dis que ça me fera du bien. Qu’il y a, à l’intérieur quelque chose qui m’a fait mal et qui s’en ira avec mes larmes et ces mots que je jette sur la toile. J’espère que ça suffira!
Peur…
Peur de quoi je n’en sais rien. Peur d’échouer, peur de mal faire, peur de déplaire, peur de décevoir, peur de me décevoir, peur de donner raison à ceux qui ne croient pas en moi, peur de tromper la confiance de ceux qui y croient.
Peur de quoi au juste ?
Peur de tomber… encore une fois ! Peur de me faire mal, peur d’avoir mal, peur que l’on me fasse du mal.
Peur du noir, peur de la lumière, peur d’être seule, peur d’être étouffée. Peur de courir après celle que je ne serai jamais.
Peur de ressembler aux mauvaises personnes, à celles qui n’ont pas été des exemples de réussite et d’amour.
Peur de ne pas arriver au bout, peur de ne pas finir, peur de tenter sans savoir, peur de l’inconnu, peur de prendre des risques.
Peur de tomber… encore une fois.
Je ne veux plus tomber. Je veux me relever comme je l’ai fais, même si je n’étais plus capable de marcher. Je veux que mes blessures guérissent comme mon genou s’est ressoudé. Peut-être faut-il encore du temps. Mais je ne veux pas attendre, je ne veux plus attendre. Je l’ai trop fais.
Remettre tout à plus tard même la joie, le bonheur et le bien-être. Sans doute l’âge qui est le mien à présent me fait penser ces choses là !
Fut un temps où je me disais « plus tard », j’ai le temps pour être heureuse. Demain nous verrons, mais aujourd’hui j’ai autre chose à faire. Parasitée par la nostalgie du passé parfois, paralysée par les inquiétudes du futur souvent. Et jamais là dans l’instant. Angoisse de ce qui va se produire, de ce qui pourrait se produire, si… et ça tourne là dedans !!!
Mais où est-elle cette fille qui autrefois réalisa un court métrage avec ses petites mains, toute seule comme une grande, remplie de volonté, motivée comme une dingue, fonceuse, et que toutes les emmerdes possible n’ont pas pu arrêter. Elle y croyait, et elle n’a jamais rien lâché ! Comment a-t-elle fait ? Est-ce que c’était vraiment moi ?
Oui j’ai peur parce que je ne la retrouve pas. Oui j’ai peur de ne jamais la retrouver. Peur de vivre encore et toujours cette angoisse de se dire « j’en suis capable, mais je n’y arrive pas ! »
Parce que j’ai peur, et temps que je ne saurais pas de quoi j’ai si peur et pourquoi cela me paralyse à ce point, je ne pourrai plus continuer.
Les bons conseils ne manquent pourtant pas. Les encouragements, les compliments, les « secoues toi ! », les compassions, les câlins… Mais j’ai l’impression que rien n’y fait et c’est encore plus douloureux de voir que j’y suis hermétique. Que toutes ces bonnes paroles dont j’ai besoin ne parviennent pas à me nourrir car elles glissent sur moi comme la pluie sur un imperméable froid à toute générosité qui se présente. J’ai pourtant envie d’écouter, de comprendre, d’apprendre et de poursuivre avec en moi tout la force que l’on me donne. Mais toute la motivation et la détermination du « allez cette fois j’y vais, je vais y arriver, c’est parti ! », retombe aussi vite et bien qu’un soufflé raté sorti du four !
Et cette bienveillance envers moi même, il va falloir la travailler car elle ne viendra pas toute seule. Quelle contradiction que ce caractère étrange qui me constitue ! Parfois si sûre de moi et pourtant complètement perdue. L’air organisée et totalement bordélique. L’envie de reconnaissance, comme chacun, et malgré tout cette irrépressible manie de se dénigrer soi même. Où est la maîtrise ? La maîtrise de ce que l’on dit, ce que l’on fait, ce que l’on est. Je ne maîtrise plus rien. J’essaie, je voudrais mais je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Cela ne sert sans doute à rien de s’échiner alors ?!
Ecrire tout cela devrait m’aider ?! Peut-être…
Tout est dans l’illusion en ce moment. L’illusion de tenir le coup, celle du bonheur, celle d’aller bien. Donner le change, faire croire que c’est une petite déprime de passage. Elle passe effectivement. Puis elle revient inlassablement comme les vagues reviennent sans cesse caresser le sable. En douceur, pas trop fort. Pourtant, petit à petit, à force de passages, elles creusent le sable, creusent la plage. Lentement mais sûrement. Qu’est-ce qui se creuse en moi, j’aimerai savoir ! Mais c’est vrai que j’ai la sensation parfois, dans les périodes de vide moral, que derrière l’apparence de la fille qui sait tout faire, qui s’intéresse à tout, qui touche à tout, il n’y a plus qu’une petite coquille creuse. Un simple coup de vent pourrait l’emporter…
Confiance en soi ? Elle est partie je crois. Dans quelle direction ? Ah ! Si je le savais ma bonne dame !… je lui courrais après ! Mais voyez je ne cours même plus. Beaucoup de choses n’arrivent pas par hasard c’est ma conviction. Mais ces derniers temps, l’herbe se coupe sous mes pieds un peu trop souvent. Aurais-je pris une mauvaise route ? Serais-ce un avertissement ? Mystère !
Il est bien des prières, des incantations et des secrets de sorcières pour remédier à cela. Mais j’ai peur. Même de cela j’ai peur. Peur de la vérité qui en découlera. Peur de la réalité, peur de mettre fin aux rêves dans lesquels je me refugie lâchement. Peur de perdre mes rêves. Peur de trop y croire, peur de ne plus y croire. Peur d’abandonner, de devoir les abandonner.
N’y a-t-il pas un petit bouton quelque part, caché qui fasse déclic et qui me remette sur les starting block ? Un plein d’énergie s’il vous plaît ? ah ! dommage, c’est pas cher mais vous n’en avez plus ?! Oui bien sûr, chacun garde la sienne, c’est déjà assez dur pour tout le monde alors pensez donc ! … Donc je suis seule. On est toujours tout seul dans ces cas là. Seul quand on est malade, seul avec ses problèmes, seul face aux autres, seul face à nous même. Seul à savoir ce que l’on ressent, seul à ne pas parvenir à se comprendre.
Seule, face à mes peurs, parce que se sont les miennes et qu’elles ne ressemblent qu’à moi, elles m’appartiennent, je les comprend parfois, je m’y réfugie même. Sortir de ses peurs serait pire que de continuer à avoir peur ?
Ah ! Oui, se frotter de nouveau à cette bonne vieille réalité. Se battre encore et toujours. Parce que la vie n’est que ça ?! Pffff… rien que d’y penser, je suis fatiguée, harassée, épuisée, exténuée, éreintée… D’ailleurs mon lit m’appelle et j’ai si mal au yeux ! Compresses d’eau de bleuet et huile d’avocat seront mes remèdes pour ce soir. Et demain… nous verrons bien ?
Attendre encore un peu pour aller mieux ? Attendre d’aller plus mal ?
Rester sur le carreau ? Sur le bitume à côté du vélo ? ou bien se relever, poser un pied devant l’autre et avancer malgré la fracture, malgré l’entorse, malgré la douleur ?
Tout se soigne, tout se recolle. Les morceaux du cœur ou ceux du cerveau aussi ? Je l’espère. J’aimerai que mon corps trouve la solution tout seul et se découvre assez de force pour prendre le dessus sur cette cervelle qui pense en boucle et n’agit pas beaucoup !
Que ce corps se réveille doucement, qu’il renaisse, qu’il s’aime de nouveau, qu’il prenne soin de lui sans plus écouter l’autre là-haut dans ma tête. Que la déconnection se fasse. Clic ! Juste un petit moment pour reprendre un peu de liberté.
Courir, nager, danser, s’étirer, marcher, respirer, s’essouffler et continuer. Et recommencer. Cette liberté là ! celle qui fatigue pour de vrai, celle qui fait sourire quoiqu’il arrive, celle qui donne des ailes au sens propre ! Oui c’est ça.
La liberté de ne plus avoir peur.
Ma sœur m’a fait un magnifique cadeau.
Comme ça…
Par envie et sans prétentions comme elle l’a si bien dit.
C’est quelque chose dont j’avais rêvé secrètement il y a de cela quelque temps.
Un joli montage. Un beau diaporama de photos de moi petite, bébé, enfant, adolescente, jusqu’à aujourd’hui.
Le cadeau d’anniversaire idéal mais celui-ci est encore plus spécial. Parce que cette filoute de frangine a glané des photos merveilleuses de moi et ma grand-mère. Des photos que, pour certaines, j’avais oublié ou encore que je ne connaissais même pas.
Puis des photos de nous deux, les sœurs, les petites filles jouant à tout et n’importe quoi, voyageant en compagnie de Mamy.
Les souvenirs remontent et l’on se dit soudain : « bon sang quelle belle enfance nous avons vécu ». Toutes ces choses que nous avons apprises et qu’elle nous a fait découvrir en chanson, ces instants qu’elle nous a fait aimer car nous les vivions en sa compagnie. Le gout de l’aventure, de la découverte. La faculté de s’adapter, d’être habile de ses mains, de savoir s’occuper en toute circonstance, ne jamais s’ennuyer. Le fait de s’amuser d’un rien, de transformer les choses, d’inventer des histoires, d’inventer notre vie. Danser, chanter, se mettre en scène, se déguiser, jouer des personnages, jouer notre vie, rêver.
Ne jamais cesser de rêver. Voilà tout ce qu’elle m’a donné. Le don des rêves et la force d’y croire. Voilà tout ce que m’évoque ces images et bien sûr les larmes coulent sur mes joues en les voyant défiler en fondus enchaînés. Parce que tout cela, malgré tout c’est fini. Que notre grand-mère soit partie ne change rien au fait que nous avons grandi. Même si le plus important est ce qu’elle a laissé dans notre cœur, je ne peux pas m’empêcher de pleurer là tout de suite.
Et puis je me dis « mais quelle finaude cette frangine. Comment a-t-elle fait pour trouver toutes ces photos ? » Certains clichés je dois bien l’avouer me sont même inconnus et je les découvre avec des rires même ponctués de sanglots, comme si chaque image étrangère à ma mémoire m’enlevait un peu de cet amour qui est parti.
Bref, elle m’a bien eu, bien surprise, bien émotionnée et bien fait plaisir. Ce montage pour n’importe qui d’autre resterait un diaporama de petites filles avec leur grand-mère bien sûr mais pour moi c’est tout simplement un petit bijou qui à présent m’arrache moins de larmes et qui surtout me donne la force de continuer d’avancer pour ne pas gâcher tout ce potentiel créatif que je sens en moi comme un gros cadeau que m’a grand-mère m’a légué.
Sur une musique teintée d’une douce nostalgie. Un chant japonais ‘‘a capella’’ avec la voix d’une femme claire et fine. C’est un baume pour l’âme. Ces éclats de rires figés qui défilent, mes petites mains potelées qui jouent aux bateaux de papiers dans le caniveau, les arrêts dans la forêt sur la route de la mer, l’écoute du ruisseau dans le fossé en ballade pour savoir ce qu’il chantait ce jour là, et toujours ce regard tendre, ce sourire bienveillant, ces bras protecteurs… trop parfois !
L’arrivée de ma petite sœur avec sa bouille de poupon et ses grands yeux coquins. Les jeux, la nature, les arbres, la maison, les vacances, le temps de l’enfance, le temps de l’insouciance, le temps qui s’écoulait plus lentement et qui laissait penser que l’on avait tout notre temps. Tout cela ne me paraît pourtant pas si loin et pourtant ça l’est.
J’ai l’âge que ma mère avait lorsqu’elle a eu ma petite sœur et ma petite sœur a l’âge que ma mère avait lorsqu’elle m’a eu. Cela n’arrivera qu’une fois ! Je ne sais pas si c’est très clair cela dit !!!
Toujours est-il qu’il faut voir, toucher, aimer les gens temps qu’ils sont là. Cette image de ma main sur l’épaule de ma grand-mère me ferait presque croire que je n’en ai pas assez profité.
Mais aujourd’hui j’ai gardé le goût des bisous et des câlins, le goût des gâteaux et des crêpes, le goût du déguisement et du jeu, le goût de la tendresse et de la tolérance, le goût de reconnaître le chant des oiseaux et le nom des plantes, le goût des fous rires à en pleurer. Les cris des pirates ou des indiens qui attaquaient notre charrette ou notre cabane dans les arbres, résonnent toujours dans ma tête, les histoires que nous inventions sont toujours en moi, elles galopent à toute vitesse et je dois les suivre pour ne pas en perdre une miette, comme je n’ai perdu aucune goutte de ces précieuses potions d’inspiration que Mamy a distillé toutes ces années en moi en me racontant ces merveilleuses histoires qui sortaient tout droit de sa fabuleuse imagination, mêlée à l’amour qu’elle avait de transmettre les choses qu’elle savait, avec tant de simplicité et de jovialité.
Alors je ne peux dire qu’un énorme merci à ma petite sœur que j’adore. Je pense à toutes ces années passées ensemble à jouer et à se chamailler aussi ! Mais en grandissant nous avons soudé nos liens si forts face à une famille aussi difficile et même absente. Nous avons traversé tellement de moments difficiles. Heureusement… C’est le premier mot qui me vient ! Heureusement que tu étais là ! Et heureusement que tu es là aussi aujourd’hui.
Merci du fond du cœur pour ce beau cadeau et merci d’exister, merci d’être ma sœur.
Je t’aime.
Le lieu pour être heureux c’est ici,
Le moment pour être heureux c’est maintenant.
La richesse est en nous même.
La vraie richesse.
Je ne cherche pas la satisfaction, la reconnaissance, l’approbation, la gloire…
Je cherche tout simplement à me trouver moi même. Ce n’est pas si évident.
Mais je comprends peu à peu comment y parvenir.
On appelle aussi cela « l’illumination ».
Ce n’est pas aussi grandiose qu’on l’imagine. C’est seulement la sensation de ne faire qu’un avec son être profond. Ce n’est pas facile et cela se travaille.
Et pourtant…
En écoutant les textes d’Eckhart Tolle sur le pouvoir du moment présent, je sais au fond de moi que j’ai atteins une part de cet Être en moi depuis le Népal.
Une connexion est faite.
Je connais ces textes depuis longtemps mais à chaque écoute je le redécouvre et me rend compte que j’ai encore beaucoup à apprendre et à acquérir pour gagner la paix.
Le cheminement a commencé avec un mal être profond que je devais régler au risque de me perdre totalement. La lecture du livre « Les 7 plumes de l’Aigle » m’a révélé énormément de choses sur moi même, mes aspirations, mes liens avec la Nature, mes connexions avec le spirituel, la nature profonde de ce que je suis et puis j’ai trouvé dans ce récit fabuleux, des mots à poser sur tout ce que je n’avais pas su exprimer jusque là. J’en étais profondément touchée, enthousiasmée et encouragée à poursuivre mes envies et rêves en ce sens.
Ce livre a donné une légitimité à mes croyances, mes convictions. Cela m’a donné raison dans mes choix de vie.
L’illumination paraît être un terme bien prétentieux ou encore totalement « barré ». Ce n’est qu’un mot pour désigner une chose somme toute très simple mais difficile à atteindre pour la plupart d’entre nous.
Et pourtant…
Prendre conscience de soi n’est pas une mince affaire.
Il s’agit de fusionner avec quelque chose que l’on ressent à l’intérieur de soi mais aussi à l’extérieur. Quelque chose de plus grand que soi. Certains appelleront cela l’aura, d’autres le nommeront champs énergétique. Peu importe.
C’est une chose qui, lorsque on parvient à la sentir, est à la fois grande et indestructible.
J’ai eu cette sensation en rentrant du Népal qui me faisait me sentir plus grande, plus forte, inatteignable, emplie de joie inaltérable.
Cela s’est un peu estompé mais cela n’a pas disparu, et j’ai décidé de travailler cet état afin de ne jamais le perdre.
Se trouver soi même, c’est comprendre son être profond, le trouver et pas seulement. C’est aussi sentir soudain une chose plus vaste. Ce n’est pas une chose qui s’en tient à votre corps ou qui s’arrête aux frontières de l’enveloppe charnelle. C’est plus grand que nous.
C’est notre vraie nature que l’on trouve dans ce cheminement. Cela peut faire peur. De cette manière on accepte mieux qui on est car nos actes, notre caractère, nos pensées, nos relations ne sont que des choses qui ne définissent pas forcément l’Être au fond de nous.
Ce n’est pas une chose qui se saisi par la réflexion, mais par la sensation. Le mental doit se taire pour cela. Ce n’est pas une chose qui se comprend et encore moins qui s’analyse.
Depuis toujours j’aime ce qui ne s’explique pas. J’aime les mystères, la magie, la poésie et la beauté qui habitent chaque chose ou être qui composent la Nature qui m’entoure.
J’ai un goût prononcé pour ce que beaucoup rejètent car ils ne le comprennent pas. Mais ce que beaucoup ne savent pas, c’est qu’il n’y a rien à comprendre très souvent.
La Nature est comme l’Art. Elle ne s’explique pas, elle se ressent.
On m’a très souvent dis que j’étais trop sensible. J’ai fini par m’en convaincre. J’ai compris aujourd’hui que je ne suis pas TROP sensible. Je suis simplement beaucoup plus connectée à la Nature et au Vivant qui m’entourent que la plupart des gens qui critiquent ma sensibilité et qui ne se l’autorisent pas pour eux même.
Ce n’est pas une faiblesse.
Je sais que cette sensibilité est une force, une chance, et qu’il ne faut pas la perdre en s’interdisant d’être humain.
J’écoute, je m’émerveille, je ressens, je regarde, je suis attentive à tout ce qui respire autour de moi. Je sens la joie, la douleur, les mauvaises pensées, la compassion, le mensonge, la peine et la force, à la fois des êtres humains mais aussi des pierres et des arbres.
Nous sommes tous faits d’énergie. Cette énergie circule entre nous comme des ondes. Elle s’inscrit en nous. Elle émet des vibrations. Tout cela est purement physique et il ne s’agit en aucun cas de magie ou lubie fantaisiste. C’est la réalité.
L’empathie qui est mienne m’a permis de découvrir tout cela pas à pas.
Comment l’utiliser à bon escient et comment me protéger de ce que certaines personnes dégagent de négatif et nocif.
Mais revenons à la recherche de cet Être profond en nous.
Je me souviens lorsque j’étais enfant de la première fois que j’ai pris conscience de mon Être. Ce fût très étrange pour moi.
J’avais 7 ans. Je me suis vue dans le miroir de la salle de bain et je suis restée devant mon reflet. Longtemps… Je me suis d’abord regardée un moment, prenant conscience de mon état, de mon physique, mon visage, mes yeux et puis soudain j’ai juste pris conscience de mon existence, comme si, jusque là, je n’avais pas été réelle. Mon regard n’a plus quitté celui de mon reflet. Et j’ai senti comme une mise en abîme de moi même. Comme si j’étais sortie de mon corps pour m’observer. Jamais je n’avais pris le temps de me regarder ainsi.
J’ai senti chaque cellule de mon corps vibrer en moi.
Cela en devenait presque insoutenable.
La profondeur et l’intensité que cela produisait dans mon corps et mon esprit étaient à la fois agréables, piquaient ma curiosité quant à ce qui était en train de se produire et, en même temps, je ressentais quelque chose d’inquiétant.
Mon impression était que je devais continuer cette drôle d’expérience afin de pousser une porte, passer de l’autre côté du miroir, mais, même si je sentais que je n’en étais pas loin, l’intensité ressentie me faisait trop peur pour être capable de poursuivre.
Quelque chose me dépassait, ce qui se profilait était plus grand que moi et trop lourd. Je me regardais toujours quelque minutes plus tard mais j’avais perdu ma concentration. J’ai clairement senti que quelque chose m’avait échappé alors que j’étais sur le point de le saisir. Ne sachant pas de quoi il s’agissait, je n’avais pas vraiment de regrets, juste la curiosité aiguisée et l’envie de renouveler une telle expérience, car je sentais que je n’étais pas passé loin de quelque chose d’intéressant.
Aujourd’hui je sais…
Il s’agissait de moi même.
Je me souviens si bien de cette sensation. Je m’étais approchée d’un vide, une sorte de gouffre physique qui, à l’époque, a dû coller le vertige à mon mental, qui finalement a repris le dessus.
Ce n’était ni plus ni moins qu’une sorte de méditation que je venais de pratiquer sans le savoir. Je m’étais centrée sur moi, seule, calmement en prenant soudain conscience que j’existais vraiment. En prenant connaissance de mon corps. comme si je n’avais été jusque là qu’une petite caméra enfermée dans un corps sans forme distincte.
J’ai retenté plusieurs fois cette expérience jusqu’à la fin de mon adolescence. Mais j’ai toujours eu peur d’aller au bout, ou plutôt mon cerveau en décidait autrement, par peur de perdre le contrôle. Aujourd’hui, avec le recul, je sais que la peur, les angoisses, le stress, faisant déjà partie de ma vie très tôt, n’ont pas permis le « lâché prise » que cette expérience me demandait. Cela ne pouvait se faire aussi facilement.
Se trouver soi même c’est d’abord parvenir à ne plus être l’esclave de nos pensées. C’est parvenir à stopper cet « enfoiré de cerveau » comme le dit le Chaman dans « Les 7 plumes de l’Aigle ».
J’ai commencé également, par le biais de la thérapie en EMDR, à travailler avec l’inconscient et non le mental. A me fier aux émotions ressenties dans mon corps, puisque c’est là qu’elles s’inscrivent, et à ne faire confiance qu’au corps pour connaitre mon véritable état. Comme le dit Eckhart Tolle, « le corps dira toujours la vérité », contrairement au cerveau qui analyse et surtout interprète, surinterprète, imagine et se trompe presque toujours de façon radicale.
Ce super cerveau crée aussi par ce biais, les peurs, les souffrances, ainsi qu’une fausse image de nous même.
Nous sommes tous des penseurs en puissance. Malheureusement le fameux « Je pense donc je Suis » est, en ce qui me concerne, une idée à réviser totalement. 😉
Trouver son être profond c’est être en état d’unité avec ce qui nous entoure, et j’ai ressenti cela en rentrant du Népal, liée à un état de paix, de plénitude.
Voilà pourquoi à mon retour j’ai écris sur mon ressenti et j’ai intitulé mon texte « Libre ».
Parce que effectivement je me sentais véritablement ainsi. totalement libérée de toutes sortes de poids. Comme notamment les pensées négatives.
J’ignore encore de quelle manière cela s’est déclenché en moi mais il y a eu comme un déclic. Un déblocage pour lequel l’EMDR y est pour beaucoup mais pas seulement.
Mes facultés de connexions au monde et aux êtres qui m’entourent se sont élargies je l’ai bien senti. Et cette libération est assez incroyable mais tellement inattendue.
Mais bon sang qu’est-ce que ça fait du bien! C’est pour cela que j’ai eu envie de partager mon expérience avec vous.
J’ai commencé à moins me projeter vers des lendemains inconnus, à moins me retourner sur le passé inchangeable, si ce n’est que pour le traiter et me soigner. J’ai commencé à savoir refuser ce qui m’ennuyait ou ce qui ne me convenait pas.
J’ai commencé surtout à devenir observatrice de mes émotions, à écouter mon corps et plus mon mental et ainsi stopper bon nombre d’angoisses inutiles et ensuite à exprimer clairement mes sentiments avec calme et sincérité. J’ai appris à dire « non », à dire « stop ».
Bien sûr j’ai encore des peurs, des angoisses. Je n’ai pas encore atteint l’illumination, loin de là! Mais je progresse doucement et sûrement.
J’ai eu aussi la chance d’avoir face à moi des personnes aimantes et compréhensives, capables d’entendre mes ressentis, mes besoins et mes demandes, mes émotions, sans s’en moquer, capables de m’écouter et de répondre avec bienveillance. Cela aide c’est certain!!!
La plupart du temps nous restons prisonniers de notre mental parce que l’on s’imagine que si l’on exprime nos émotions, personne ne comprendra et que l’on s’expose trop en faisant une chose pareille. Nous grandissons dans la fausse idée qu’exprimer ses émotions, parler « à coeur ouvert » est une faiblesse et ce ne sont pas des choses qui se font. C’est s’exposer, prendre le risque d’avouer ce que l’on est réellement. Et nous vivons aussi dans la peur que ce que nous allons exprimer sincèrement se retourne contre nous, que les autres « utilisent » ce que nous pensons être une faiblesse. Nous avons peur de nous mettre à nu car nous croyons que cela nous rendra vulnérable et que n’importe qui pourrait en profiter pour nous atteindre et nous blesser.
Au contraire. C’est exactement l’inverse qui se produira. Mais pour cela aussi il y’a un chemin à parcourir avant de comprendre que ce que l’on prend pour nos faiblesses sont des forces.
Alors nous vivons derrière des masques. Un masque pour chaque situation ou personne. Nous avons bien trop peur que en étant « Vrai » cela se retourne contre nous que notre vérité « confiée » soit utilisée contre nous.
C’est un grand tord mais nous l’ignorons souvent.
Plus moi! Plus maintenant. Je me suis libérée de cette peur.
1- Parce que il y a une manière d’exprimer ce que l’on ressent sans que cela se retourne contre nous.
2- Parce qu’une fois dans cette dynamique, vous n’avez plus du tout peur que cela soit considéré comme une faiblesse. Le paradoxe de la situation est là. Elle se retourne totalement à votre avantage.
Au contraire, en étant « Vrai », vous vous sentez plus fort et cette force est palpable pour vous comme pour les autres.
Je parviens à exprimer mon ressenti dans l’instant, sans attendre, ni le ruminer, tout en étant totalement sûre de moi. Je ne renvois donc aucunement la moindre sensation de faiblesse.
Les premières fois cela me semblait tellement incroyable!…
Cette vibration dégagée est forte et inébranlable. Les autres la sentent, même inconsciemment.
J’ai découvert petit à petit que « l’on récolte ce que l’on sème » et que selon ce que l’on dégage de soi on attire ou non les bonnes ou les mauvaises choses.
Au travail si je dégage de l’assurance et une certaine plénitude on me fiche une paix royale.
Les jours où il m’arrive d’être fatiguée, angoissée ou déprimée, si je sors c’est toujours dans cette énergie là que je vais tomber sur quelqu’un de désagréable, voir me faire agresser verbalement ou physiquement dans les transports par exemple. Me faire bousculer ou insulter.
Les jours où il m’arrive de me sentir particulièrement joviale, bien dans ma peau, à l’aise avec moi même, où je me sens forte, belle, joyeuse, séduisante, l’énergie que je dégage fait se retourner les hommes et certaines femmes sur moi dans la rue. Et dans ce cas précis ce ne sont pas les pervers que j’attire mais justement des sourires conquis, des regards complices, de gentils compliments.
Depuis ces évènements devenus des expériences, je sais que le pouvoir de l’intention peut être très puissant.
Encore faut-il être dans une bonne énergie. On attire à soi, ce que l’on est.
C’est pour cela que tant de gens reproduisent soit disant les mêmes erreurs et attirent vers eux, toujours le même type de personne. Cela ne peut changer, que si l’on prends conscience de soi et que l’on décide de changer.
J’ai commencé aussi, il y a quelques années, à changer mon balais d’épaule en lisant « Imparfaits, libres et heureux » que je vous recommande chaudement.
J’ai pris conscience de l’importance de l’estime de soi et du travail sur la confiance en soi. Je me suis reconnue dans tant d’exemples de ce livre que j’ai repris point par point en réussissant à m’affirmer plus facilement jour après jour.
Là aussi j’ai pris conscience des peurs ridicules qui nous hantent parfois et j’ai réussi à passer au dessus.
Cela se travaille comme tout le reste mais cela n’a rien d’insurmontable.
Pour ce qui est de l’Être profond et du pouvoir du moment présent, j’ai commencé à rejoindre cette idée qui était déjà mienne, mais sur laquelle je pouvais enfin mettre des mots, et qui dit que nous faisons partie d’un Tout.
La première chose à faire est de cesser de s’identifier à ce que nous pensons. Pas simple! Mais c’est une forme d’intelligence assez élevée qui fait que, dès que l’on parviens à devenir l’observateur de nos propres pensées sans en être l’esclave, on a déjà atteint une telle victoire, même si ce n’est qu’un début et que cela ne dure pas.
Moi qui cogite beaucoup, je vous rassure, je n’ai pas encore atteint ce degré de plénitude mais cela fais moins d’un an que j’ai commencé à me « soigner ».
Pour éviter les pensées négatives, il faut se débarrasser d’une grande partie des peurs et des angoisses qui les créent et donc de schémas de traumatismes passés et d’émotions liées à ces traumatismes qui elles s’inscrivent dans le corps et se gravent dans la chair pour certaines.
A tel point que dans votre vie présente, le moindre mot, la moindre allusion, le moindre geste ou la moindre attitude qui vous rappellent, souvent inconsciemment, un schéma passé, déclenche dans votre corps une émotion similaire à celle vécue des années auparavant.
Mais ce n’est pas une émotion similaire que l’on ressent! C’est toujours la même. Celle qui s’est inscrite dans votre corps, qui se réveille comme une défense face à l’évènement qui ressemble à celui qui l’a déclenchée la première fois.
En pratiquant la thérapie EMDR et en en savourant les résultats bénéfiques, je me suis rendu compte du fonctionnement purement mécanique de la chose mais purement efficace. C’est d’une simplicité à toute épreuve et ça marche!
C’est une sorte de reprogramation du cerveau, pour ranger chaque chose à la bonne place et désencrer les émotions du corps afin qu’elles n’y reviennent plus à chaque fois qu’une pensée survient.
Pour moi la seconde « thérapie » à mener en parallèle est justement le travail de la « présence » dont parle Eckhart Tolle pour stopper également ses pensées négatives qui peuvent déclencher les émotions.
J’ai donc appris à me faire observatrice de mes pensées pour, faute de les arrêter, parvenir à les ralentir, puis observatrice des émotions qu’elle suscitent, mais sans les analyser. Cette simple action vous place déjà dans un état de libération par rapport aux petits vélos qui tournent dans votre tête.
Croyez moi, chez moi des petits vélos il y en avait des tonnes. Ils ne cessaient jamais de tourner, ressassant sans cesse les même soucis, angoisses et peurs, les projections, sans bien sûr jamais trouver d’issue.
Lorsque l’on arrive enfin à s’observer soi même en train de penser, on commence à atteindre notre vrai « soi ».
En ce qui me concerne je suis beaucoup passée par l’écriture. Je me suis aperçue que pour stopper certaines obsessions, peurs ou chagrins qui trottaient dans ma tête, il me suffisait de les écrire pour les faire sortir de mon esprit et qu’elles me laissent en paix. Une fois couchées sur le papier, elles étaient extraites de ma tête.
Le visuel des mots, le fait de voir concrètement mes pensées écrites, permettait tout simplement de remettre les choses en ordre et de me mettre le cerveau au repos. C’est une forme d’observation des pensées. Je leur donne corps et les arrête en même temps.
Tout est archivé, c’est bon on peut éteindre la lumière et dormir!
Même si ce n’était pas encore suffisant c’était une première solution acceptable pour moi puisque assez efficace.
S’observer en train de penser c’est simplement écouter cette voix que nous avons tous dans la tête et qui, même si vous n’y avez pas fais attention, ne s’arrête jamais.
Comme un bruit de fond auquel vous ne faites pas gaffe, mais qui, lorsqu’il s’arrête, vous fera prendre conscience de son existence et du coup vous vous sentirez soulagés que cela s’arrête.
C’est pareil pour cette voix intérieure. C’est une vraie pollution de notre esprit.
Mais à partir du moment où l’on fais ce petit effort de se recentrer sur soi, comme on le fait au yoga, en méditation, au Wutao, etc… on devient non plus auditeur forcé mais témoin de cette voix intérieure.
C’est là que commence le bon cheminement vers nous même, vers notre vraie nature.
Pendant un moment j’ai eu la sensation d’être deux dans ma tête. En opposition.
Parce qu’il y a ce que l’on ressent et ce que l’on pense. L’impression d’être en perpétuelle lutte avec soi même peut survenir. Il ne faut pas lutter, il faut juste s’observer. Comme je faisais petite fille devant le miroir.
Observer juste ce que me balance mon cerveau. Commencer à sourire de ces inventions rocambolesques, de ces projections qui me faisaient peur avant. Prendre conscience de l’orgie mentale, verbale dans laquelle il s’est lancé.
A partir de ce moment les pensées sont ralenties, voir arrêtées. Quand on observe le mental on n’est plus du tout son esclave et on ne l’alimente plus.
Dans la veine de la méditation, le meilleur moyen de se libérer du cerveau est d’être « présent », dans le moment présent. Être là sans penser mais en restant centré sur les sensations que nous apporte ce présent.
Les bruits, les parfums, les matières touchées, ce que l’on voit, ce que l’on ressent. Ainsi ce sont les sens de tout le corps qui sont en éveil, mais pas le cerveau.
J’ai doucement appris à faire confiance aux émotions pour connaitre mon état. Si une pensée est contradictoire avec ce que je ressens, je croirai en mon corps, plutôt qu’à ma tête.
On deviens alors aussi témoin des émotions comme des pensées.
Mais cela ce sera dans le prochain épisode… 😉
J’espère vous faire avancer avec moi.
Prenez soin de vous et sentez la lumière douce et tiède vous envahir chaque fois que vous respirez.
À bientôt.
Dans un premier temps je m’en veux à moi même.
Je ne sais pas pourquoi et je ne veux pas chercher.
Je suis fatiguée de chercher et trop triste pour tenter de comprendre.
Trop en colère contre moi même et trop agacée pour faire encore l’effort.
Avec l’impression que je suis la seule à faire encore cet effort.
Mais je réfléchis malgré tout.
J’essaie de savoir pourquoi cela me procure autant de chagrin
Je ne sais pas pourquoi j’ai mal, je ne trouve pas la raison
Je n’en veux pas aux autres, je m’en veux à moi
Je m’en veux de ne pas sentir le moment où je devrais m’arrêter
De saisir sans doute une erreur en ramenant quelque chose à moi même alors que je cherche juste à citer un exemple de vie, et donc une chose que j’ai moi même vécu.
Je réfléchis à comment changer. Comment changer les choses ou me changer moi.
Et j’en arrive à la conclusion que ce n’est pas possible. Que je peux évoluer, que je peux m’améliorer mais que je ne peux pas changer. Je suis comme je suis et me renier ne fera que me faire encore plus de mal.
Alors oui…
Oui je suis très extravertie, très démonstrative, enthousiaste, très bavarde, passionnée, très pipelette, grande gueule, exubérante, mais généreuse. Terriblement généreuse. C’est ma façon d’être. Et c’est à prendre ou à laisser.
Je pense pourtant avoir fais des progrès. Être moins dans la critique, moins râleuse aussi.
Je ris de moi encore plus facilement, j’ai franchi des étapes, j’ai fais de gros efforts et je me suis battue pour atteindre un certain stade de sérénité.
Je vois mes ami(e)s de manière encore plus paisible qu’avant.
J’ai toujours autant d’amour à donner avec encore plus de quiétude et de manière inconditionnelle.
Je ne crois pas me mentir à moi même quand j’affirme cela.
Je sens dans mon cœur, mon corps ma tête que beaucoup de choses vont mieux et que je suis plus à l’écoute des autres. J’ai de la bonté, de l’humilité, de la compassion, du respect et de la gratitude pour tout ce que les autres m’apportent.
Et finalement j’ai juste une demande à faire aux ami(e)s et gens qui m’entourent.
Celle de toujours rester justes, francs et honnêtes envers moi, j’en ai besoin.
Mais ma vraie demande c’est que cette franchise s’accompagne de bienveillance autant que je suis capable de vous en donner.
Parce que j’ai aussi appris à exprimer et dire ce qui me fais du mal aujourd’hui, à ne plus garder pour moi et supporter sans rien dire des mots, anodins pour vous, mais qui résonnent tout autrement pour moi.
J’ai appris à réclamer selon mes besoins, et mon besoin est un besoin d’amour, de tendresse, de gentillesse.
On peut être franc, dire ce que l’on pense à l’autre pour l’aider à s’élever, je suis bien d’accord, mais on peut le faire avec douceur.
Je ne saurai expliquer pourquoi mais il y a des mots qui restent insupportables pour moi aujourd’hui et qui me plongent dans un profond chagrin.
Entre autre je sais bien qu’il m’arrive de me répéter. Parfois j’en ai conscience, parfois non.
Mais le verbe « radoter », pour tout vous dire est un mot qui me reste insupportable à entendre.
Ne me demandez pas pourquoi.
Il me fais mal c’est tout.
Je n’aime pas ce mot, il me met en colère, me blesses, me vexe.
Souvent la douleur vient du simple fait de ne pas m’être rendu compte que je me répétais.
Que l’on soit obligé de me le faire remarquer me fait toujours énormément de peine.
Et peu importe que cela vous paraisse absurde. Nous avons tous et toutes notre talon d’Achille.
Mais en y songeant profondément, ce qui ressort de cette douleur, c’est un sentiment d’injustice.
Je ne trouve pas injuste que l’on me fasse la remarque.
Je trouve injuste la façon dont on me le fais remarquer.
Alors ma demande aujourd’hui à mes ami(e)s c’est que je les aime profondément et que, pour cela, leurs mots se teintent de gentillesse et d’amour.
Sans doute vais-je évoluer encore et ne plus être touchée aussi profondément par des remarques sur le fait que je me répète parfois, souvent.
Mais à l’heure d’aujourd’hui je ne supporte pas la brutalité avec laquelle on me le fais remarquer.
Ce qui me semble injuste c’est que je suis là autant que je peux pour les autres.
Je me réjouis du bonheur des uns et je l’exprime sincèrement, je donne mon épaule à d’autres pour pleurer. J’écoute, j’aide, je console, je tente de rassurer, de guider, de distraire, de conseiller autant que je le peux.
Je suis présente !
Fidèle au poste. Je vole au secours des uns, je prends dans mes bras les autres.
Je donne tout ce que j’ai en fidélité et en amour.
Et je me rend compte que lorsque je vous écoute me raconter vos vies, il vous arrive à vous aussi de vous répéter, il vous arrive à vous aussi de me raconter plusieurs fois les même anecdotes.
Mais moi je ne vous dis rien, parce que ça ne me gêne pas, j’ai même parfois plaisir à les réentendre. Et puis je me dis que si vous les dites encore, c’est qu’il y a quelque chose à creuser par là, alors j’écoute encore et j’essaie de vous aider à vous comprendre vous même, de vous aider à aller mieux.
Je reste attentive et j’ouvre encore mon tiroir à gentillesses sans faire de remarque brutale.
Alors bien sûr, nous ne sommes pas tous et toutes identiques face à cela et je n’exige rien de vous sous prétexte que moi je suis capable de le fournir.
Mais, malgré tout, je me dis que c’est injuste, car pourquoi, moi qui me tait quand même pour vous écouter, pourquoi serais-je la seule à ne pas pouvoir me répéter aussi de temps en temps ?
Pourquoi serais je la seule dont on ne supporte pas le »radotage » de temps à autre, alors que je ne me plains pas de celui des autres ?
Je ne me souviens pas avoir repris quelqu’un qui se répétait ou se morfondait sur sa vie en lui disant ses quatres vérités sur un ton exaspéré. J’ai toujours été gentille, bienveillante.
Aujourd’hui je me dis que je le suis encore trop peut-être. Mais je me dis que les autres pourraient aussi faire preuve d’un peu de patience envers moi, ou serait-ce trop demandé ?
La beauté de l’amitié voudrait que ce ne soit pas moi qui devienne moins généreuse, mais plutôt que les autres compatissent un tout petit peu plus, parfois. Selon moi…
On tendrait vers le haut plutôt que vers le bas!
Pourquoi étouffer ma générosité au lieu d’étoffer un peu la vôtre. Cela me semble à la fois légitime et plus positif.
Non ?! 😉
Cela arrive à tout le monde de se répéter.
Pourquoi serais-je la seule avec laquelle cela devient insupportable ?
Effectivement, dans ces moments là, j’ai l’impression d’être la mauvaise brebis du troupeau.
J’ai mal, parce que je me dis que je n’ai vraiment rien de bien terrible en moi, rien de bien utile puisque je constate que je trouve encore le moyen d’agacer, de saouler tout le monde avec mes histoires.
C’est injuste que les autres ne supportent pas chez moi quelque chose que moi je suis capable de supporter chez eux.
Et puis, ey !!!… cela ne relève pas non plus des douze travaux d’Hercule de m’écouter. Enfin j’espère ! Sinon laissez moi tomber tout de suite, car vous n’êtes pas de taille.
Et dans mon plaisir à aider les autres, je me retrouve avec la vilaine sensation de n’avoir rien réussi, si ce n’est d’avoir emmerdé tout le monde. Encore…
J’ai l’impression d’entendre parfois un « Ecoutes moi, consoles moi, mais ne me parles pas encore de toi, ça me gave ! »
J’en culpabilise presque en me disant que je ne sais pas aider finalement et que je ramène tout à moi.
On en vient vite à l’idée de se taire définitivement.
J’ai pensé au vœu de silence !
Je sais bien que cela en fera rire pas mal parmi vous.
« Petite Sorcière silencieuse !?! Mort de rire.
Pas demain la veille qu’elle fermera son clapet ! »
…
Ouais.
De toutes façons, les fois où je me tais, tout le monde pense que je suis malade ou que je fais la gueule alors !…
Le fait de se répéter parfois n’est pas bon je sais bien, pour moi même avant tout, alors vous me le faites remarquer. Pour mon bien apparemment. Si il s’agit de « ruminations » négatives, je veux bien l’entendre.
Mais même si je ne suis pas du genre à compter les points, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces moments où je reste silencieuse à écouter les lamentations, les sentiments, les problèmes ou les malheurs des autres. Ce sont rarement des bonnes nouvelles.
Mais, soyez gentil(le)s. Ne faites rien pour mon bien, sauf si je vous appelle à l’aide. Je suis la seule à savoir ce qui est bon pour moi.
Pour le reste, et bien si je suis si insupportable que ça…
Mettez des boules Quies, ou… mieux mieux !!!!…
Ne mettez pas de pièces dans le JukeBox, puisque vous savez très bien ce qui vous attend ! 😉
La Tristesse est une nécessité. Elle est la soeur de la joie, comme l’ombre est fille de lumière.
La tristesse est un état qui fini par passer.
Elle passe d’autant mieux si l’on la laisse s’exprimer, si on ne la réprime pas.
Nous grandissons tous avec l’idée que pleurer est une faiblesse, qu’exprimer ses émotions et son ressenti ne sont pas des choses qui se font.
Il faut bousculer tout cela.
Mais ce n’est pas simple, lorsqu’on fonctionne sur un schéma contraire depuis des années.
Donner un grand coup de pied dans la fourmilière.
En particulier dans les relations amoureuses.
Je fais quelques généralités, même si je n’aime pas cela et que ce n’est pas toujours légitime.
Mais les faits sont là.
Je me raccroche à du vécu et à la vie des gens qui m’entourent et qui me racontent leur peines ou qui me les montre seulement. J’essaie d’être à l’écoute.
Une amie m’a dernièrement confié qu’elle était amoureuse d’un homme qui ne souhaite pas s’engager, mais qui pour autant ne veut pas la laisser partir.
Il ne sait pas lui même ce qu’il veut. Il n’est pas encore prêt pour assumer ses choix. Il a peur.
Qu’à cela ne tienne. Cela arrive à tout le monde.
Mais mon amie est triste.
Je lui ai dis que selon moi, beaucoup d’hommes ont peur.
Nous les femmes, nous sommes plus fortes. De manière générale encore une fois.
Nous détenons le secret de la vie, même si nous ne faisons pas d’enfants.
Nous savons ce que nous voulons, nous n’avons pas peur.
Je me suis toujours sentie plus forte que les hommes avec qui j’ai vécu des histoires, des relations courtes ou longues.
J’ai voulu aider certains à se sortir à la fois de leurs peur, les remettre en confiance et qu’ils retrouvent l’estime d’eux même.
Mais j’ai découvert avec le temps qu’on ne peut pas aider quelqu’un qui ne souhaite pas s’en sortir.
Une personne qui ne désire pas aller mieux, aller de l’avant et qui a peur de se retrouver face à elle même, est une personne impossible à aider.
La décision doit venir d’elle.
On peut soutenir quelqu’un, l’encourager et le tirer vers le haut, mais il faut qu’il se lève de lui même.
On ne peut pas le faire à sa place. C’est impossible.
J’ai essayé !!!
Cela peut paraître extrêmement égoïste et paradoxal par rapport à une personne que l’on aime qui plus est.
Et pourtant c’est vrai. L’autre doit faire son propre chemin, sans nous.
Tout comme nous devons tracer le nôtre.
Et dans un couple on peut marcher main dans la main mais chacun sur sa route.
C’est essentiel. J’ai mis des années à comprendre que je ne me rendrais pas heureuse en voulant à tout prix que l’autre soit heureux avant moi, ou à ma place.
Il faut penser à soi. Et c’est en étant soi même bien et en paix que l’on peut alors mieux aider les autres et discerner ceux qui veulent vraiment s’extraire de leur gouffre à problèmes, qui veulent réellement lâcher leurs casseroles.
Contrairement à ce qu’on pourrait encore croire, il faut du courage pour penser à soi.
Mais penser à soi réellement, pas seulement s’occuper de soi physiquement, s’entretenir et se faire plaisir matériellement.
Tout cela c’est autre chose.
Je parle de notre moi profond. Parvenir à être en paix pour pouvoir avancer dans la vie, sans doutes, ni peurs.
C’est un long cheminement qui ne se fait pas en un clin d’oeil.
Rester vrai, entier, être soi même sans artifices.
Tous ces masques que l’on croit devoir porter, pour plaire ou ne pas déplaire.
Au long d’une vie ils sont de plus en plus nombreux et donc lourds à porter.
Après une année de chagrin, de peine, de dépression, de thérapie efficace et de belles lectures, on atteint une certaine « sagesse ».
Une sagesse sur soi même et sur notre vision de nous et du monde.
Sur notre façon de voir les autres et notre conception de la Vie.
Il y a une multitude de choses qui s’offrent à nous.
On se surprend même à se dire que c’était pourtant si simple et on se demande pourquoi on n’a pas vu cela plus tôt.
Parce que les choses les plus simples sont souvent les plus difficile à discerner.
Mais qu’importe, il n’est Jamais trop tard !
Parmi cette multitude, j’ai envie de parler aujourd’hui du Coeur.
Ce cœur que l’on fait tellement taire souvent, parce que on a grandi dans l’idée que c’est la tête qu’il faut écouter, que c’est elle qui décide et qui doit avoir le dernier mot.
On a peur de l’ouvrir aux autres. Peur de souffrir en dévoilant ce qui s’y trouve.
Peur de parler à cœur ouvert et de dévoiler ainsi ce que l’on prend pour des faiblesses.
On n’est pas élevés dans la pratique saine d’exprimer nos émotions et ce que l’on ressens.
On verrouille tout cela en croyant que cela va nous porter préjudice et nous ralentir dans notre parcours.
Et pourtant c’est faux. (Toujours selon mon humble avis et ma modeste expérience!)
On se protège mais on souffre quand même.
Il ne faut pas tourner le dos à notre coeur. Et d’ailleurs, on ne peux pas.
Alors pourquoi lutter contre lui, puisque il est le seul a avoir la réponse.
C’est le cœur et d’une manière générale, le corps qui parle.
La tête, elle, ne fait qu’interpréter les choses.
Elle est un bel outil pour réfléchir, calculer, inventer, imaginer, élaborer, construire, apprendre… Mais elle reste un simple outil, aussi merveilleux soit il.
Mais il ne faut pas lui faire confiance quand il s’agit de sentiments et d’émotions.
Ce n’est pas de son ressort.
On pense que l’on peut fermer notre cœur mais ce n’est pas possible.
Il est comme nous le sommes dans notre entièreté, vivant.
On ne peux pas le faire taire ni l’empêcher de recevoir.
Alors autant ne rien tenter pour le séquestrer !
Le Cœur est comme une petite maison ouverte. La porte ne peut pas être fermée. Impossible.
La seule chose que l’on fait en cherchant à étouffer nos émotions, c’est laisser la porte mi close, presque fermée. Mais tout passe malgré tout.
Le seul souci c’est que si vous essayez d’entrer dans une maison avec la porte seulement entrouverte, vous vous ferez forcement mal, ou vous abimerez la porte.
Cela ne se fera pas sans des égratignure. Et chaque fois cela se dégradera un peu plus, à chaque passage. Alors autant laisser la porte grande ouverte puisqu’il est impossible de la fermer totalement.
Pensez à votre cœur de cette manière là.
Vous prendrez conscience, en douceur, que c’est au contraire en ouvrant votre cœur aux autres et au monde, que vous aurez le moins de chance de souffrir.
Il ne sert à rien de faire semblant, de s’inventer un personnage, de cacher notre vrai personnalité.
Elle est riche de tant de choses parfois, que l’on n’ose pas laisser s’exprimer par trop de pudeur, et de manque de confiance en soi. Mais c’est se faire mal et se répudier soi même. Ne pas se faire confiance et s’interdire le droit d’exister tel que l’on est.
Parler avec le cœur, faire les choses avec le cœur facilite énormément l’existence.
On se sent plus vrai, plus entier. On est enfin soi même. On ne dégage plus forcément la même énergie, ni les même ondes autour de soi.
Par ce biais on attire du même coup des personnes ouvertes aussi. De meilleurs âmes, des gens non nocifs, non toxiques.
Notre entourage ressens aussi ce changement en nous. On a la sensation de rayonner. De plus en plus. Et l’on s’ouvre de plus en plus. On entre un peu comme dans un cercle vertueux.
On devient plus clairvoyant aussi. Sur nous même et vis à vis des personnes qui peuvent nous faire du mal. On devient capable de « détecter » les gens qui nous feront du bien, et celles et ceux qui s’inscriront comme nous dans le partage, dans un véritable échange, sans intérêt, sans tricherie, mais de manière inconditionnelle et bienveillante.
Il se passe tant de belles choses quand on ouvre son cœur en grand…
Je suis heureuse.
Heureuse de manière modérée mais heureuse tout de même.
Rires…
Je suis contente et satisfaite, parce que j’avance.
Dans la vie on ne peux pas tout faire en même temps.
Effectivement j’ai d’abord commencé avec la peur mais aussi le courage de briser le cœur de quelqu’un, mais aussi de reprendre ma liberté, de sauter le pas ultime, de recommencer les choses, mais seule.
Je n’avais pas conscience de l’énergie et de la force mentale et émotionnelle qu’il me faudrait pour pouvoir partir. Faire face à la douleur de l’autre, tenir bon, penser à soi, « sauver sa peau », se libérer des biens matériels, se libérer de la culpabilité, dissocier l’empathie et la compréhension, s’en aller malgré tout ce qui sera dis ou supplié.
Alors bien évidemment, cela aurait été difficile, voir extrêmement dangereux pour ma santé mentale, de quitter mon travail en même temps.
Deux ans plus tard, cela devient une nécessité.
Et cela devient possible aussi, après avoir progressé à grands pas sur moi même.
On m’a dis que j’étais douée, courageuse, rapide. J’en suis contente.
D’ailleurs j’ai tellement bien progressé que j’ai eu l’impression que tout pouvait se régler dans ma vie et ma tête aussi vite que le reste déjà abordé et traité.
Ce n’est tout de même pas ma faute si les choses s’arrangent aussi bien parfois et que du coup je m’y habitue tellement que j’ai du mal a accepter quand les choses n’avancent pas comme je voudrais, ou comme je m’y attend. 😉
Hors dernièrement je me suis dis, « je dois partir. »
Mais je n’arrivais pas à savoir par quoi commencer. Quoi faire de ma vie ? Revoir toutes les cordes que j’ai à mon arc tout en restant réaliste sans être défaitiste ou négative.
Mais dans les grandes lignes, la couture ne me ferait pas vivre, l’écriture non plus, pas encore…
Mes compétences audio visuelles existent mais je n’ai plus envie de les exploiter sauf pour des projets personnels.
Parvenir à trouver ce qui me plait et ce qui peut me faire vivre en même temps.
Bien sûr je sais faire des tas de choses mais cela ne suffit pas.
Et puis sans trouver cet ordre de réflexion, par quoi commencer, où retrouver la confiance en moi, comment ne plus avoir peur, ne pas rester paralysée et enfin trouver ma voie.
Je suis arrivée à ma séance avec en tête la certitude que l’EMDR, si magique pour certains maux, allait pouvoir m’aider pour diminuer mes craintes. Il fallait trouver les causes. Pourquoi j’ai peur et une fois que je sais, on l’élimine !
Rires.
Et puis ma thérapeute a eu un sourire bienveillant et m’a dit : « Vous savez la peur est normale. Elle permet de vous sauver. De ne pas faire de choses inconsidérées sans réfléchir. C’est ce qui vous maintient en vie parfois. Alors vous savez, il est inutile de chercher une cause ou de vouloir savoir d’où elle vient. Elle existe c’est tout. Et elle est justifiée. Si demain vous croisez quelqu’un dans la rue à qui vous dites : »Tiens, demain tu quittes ton boulot et tu vas faire un autre métier. Allez! », cette personne aura peur, forcément et ce sera bien normal. Donc ne cherchez pas une raison particulière, vous avez peur c’est tout. »
Et là je me suis dis : »Bon alors je dois l’accepter, la canaliser, l’amadouer un peu, mais réagir en conséquence et vivre avec. »
Du coup, je me suis retrouvée comme une poule devant une fourchette, à me rendre compte que ma petite « recette » miracle pour me débarrasser de ma peur, c’était raté !!!
Ben oui, trop fastoche :
« allez enlevez moi ma peur, on l’efface et après je fonce tête baissée vers l’avenir ! »
Euh non, finalement, ça se passe pas comme ça.
Rires
Alors nous avons mis les bœufs avant la charrue, et revu toutes les cordes de mon arc.
Déjà, mesurer ma chance d’en avoir pas mal et des belles cordes, du solide quoi !
Et puis nous avons dégagé beaucoup de choses, parlé, réfléchi ensemble.
Peu à peu j’entrevoyais des solutions, peu à peu la peur s’estompait, peu à peu je voyais les outils se mettre en place.
Le pour, le contre, les opportunités, les envies, les besoins, les souhaits et les impossibilités.
Les rêves, la réalité.
Mes avantages, pas mal. Mes faiblesses, pas tant que ça.
Alors d’un seul coup, pendant que nous parlions, j’ai senti ma poitrine se gonfler.
J’ai repris… j’ai retrouver confiance.
Je me remplissait d’espoir, avec cette sensation que mon cœur se remettait à battre.
Une sorte d’excitation soudaine en évoquant les possibilités qui s’offraient à moi.
La peur est toujours là, mais elle se transforme en prudence bénéfique, en précaution modérée, maitrisée.
Et je me suis sentie heureuse, parce que j’ai entrevue les prémices d’une nouvelle vie, de nouvelles aventures.
J’ai été tellement enthousiaste en visualisant le chemin à parcourir. Toutes ces choses nouvelles qui vont se présenter et celles que je vais aller chercher.
Je me suis gonflée d’espoir et de joie en m’entendant parler des futures activités et jalons à mettre en place dans ma tête et concrètement pour préparer mon départ.
Trouver un ordre, savoir par quoi commencer, quoi faire pour m’en sortir.
Ce qui m’a vraiment rendu heureuse, ce n’était même pas d’imaginer une vie future avec tous mes rêves réalisés. Ce qui m’a ragaillardie, c’était la simple idée du chemin à parcourir.
Ne serait-ce que cela. Partir, me mettre en marche, en route vers quelque chose de nouveau. Cela m’a suffit. Et j’ai compris à quel point j’avais besoin de cela.
J’ai compris à quel point le besoin de sécurité dans un petit boulot peinard, bien planqué, ce n’est pas moi, cela ne me ressemble pas, cela ne colle pas avec ce que je suis au fond.
Même si j’ai conscience que ce ne sera pas un chemin facile, j’ai souvent eu besoin de frôler le danger et après tout, je le connais bien. Alors comment pourrais-je connaître pire et comment pourrais-je ne pas m’en sortir ? Puisque j’ai du courage, de la volonté et que je suis pleine de ressources.
Même si c’est différent…
J’ai déjà fais quelque chose de similaire, et le chemin pour retrouver ma liberté a, en effet, été très dur mais aujourd’hui je sais à quel point cela valait le coup et à quel point il fallait le tenter.
Alors ce sera pareil pour le travail. Partir ne sera pas simple mais le jeu en vaut la chandelle.
Entrevoir le travail que cela va me demander, m’organiser, trouver des idées, des solutions, travailler à un meilleur avenir pour ma pomme avec la liberté à la clé, putain que c’est excitant.
Je me suis dis : « Ça y est j’y suis, j’y vais et ça va être génial ! »
Je me suis dis que j’avais de la chance. Pour ce que je sais faire, pour ce que j’ai envie de faire, pour le plaisir que j’éprouve à faire. Faire et savoir faire.
L’opportunité d’apprendre encore, de nouvelles choses, de se perfectionner dans d’autres, toutes les perspectives que cela ouvrent, c’est génial.
Alors prudence, attention, travail, concentration, formations, découverte, changement de vie.
Ça va être Magique !!!
C’est étrange et fou à la fois.
Il y a des choses que l’on sens. Des choses que l’on ressens si fort.
Si fort que l’on y croit pas. Parce qu’on a pas confiance dans ce petit instinct qui parle dans notre corps.
J’essaie de l’écouter de plus en plus et j’arrive à mieux le comprendre.
…
Je suis venu jusque là pour le voir et passer un moment avec lui.
Il m’apaise, me laisse en confiance, m’intrigue aussi et m’amuse.
Je me sens bien chez lui, mon rire y résonne, son regard est tellement doux.
Son calme et sa sensibilité m’attirent de manière tendre et lente.
J’ai la sensation que je peux prendre mon temps, que je peux savourer la tendresse, la douceur, le plaisir d’apprendre à se connaitre, se découvrir.
Je sens qu’il y a quelque chose à vivre.
Il est de ces personnes que l’on connais à peine finalement et à qui on pourrait malgré tout dire « je t’aime » en quelques heures, juste comme ça, après quelques moments partagés suffisamment forts pour sentir que quelque chose est né.
Mais je sens aussi, les failles, les blessures, les cicatrices.
Je les respecte, je les entend, les comprend et tente de les laisser sortir. Je le remercie d’un profond sourire pour la confiance accordée et ce qu’il me confie.
Ces larmes qui se cachent, ressemblent aux miennes.
Je ne sais qu’aimer et donner toute la douceur qui est la mienne pour apaiser et apporter du bien à l’autre, aux autres.
Lorsque je m’en vais et que je croise son regard une dernière fois, mon coeur s’étreint.
Il dit à bientôt mais je n’arrive pas à y croire.
Ce que je sens, je ne sais pas l’expliquer. J’ai juste la sensation que je ne le reverrai pas de sitôt finalement.
Je sais qu’il aura besoin de temps et que sa vie ne lui accorde pas pour le moment.
Je sais qu’il voudrait mais qu’il ne peut pas offrir de sa personne. Je sais qu’il a besoin d’être seul avec lui même.
C’est une belle rencontre. J’ignore où elle ira.
Peut-être s’arrêtera-t-elle demain, aujourd’hui…
Nous continuerons à nous écrire…
Mais une chose est sure, je l’ai senti. Je le savais et je ressens encore cette tristesse. Mais cette tristesse n’est pas due au fait de ne plus se revoir, elle est due à la sienne et à ma puissante empathie.
Elle est due à cette incroyable capacité de s’approprier le chagrin des autres, même si je ne le veux pas.
Je ne peux que souhaiter que son coeur guérisse pour que le mien cesse de pleurer.
Vous savez, vous connaissez, ces contes de fées…
Ces contes où un homme, un prince, un roi, un mendiant rencontrent une fée.
L’histoire narre toujours que la magie opère, que l’amour est là, que l’homme et la fée filent un parfait amour qui semble éternel.
Mais au début, la fée demande une chose, une requête simple qui paraît si anodine qu’elle en est oubliée. Elle en passerait presque inaperçue.
Et lorsque l’homme, transgresse la promesse ou le serment qu’il avait fait par oubli ou par curiosité malsaine, il se trouve devant la sentence de sa faute.
Le plus souvent la fée disparaît ou s’enfuit et l’homme se retrouve seul abandonné de celle qu’il aimait parce qu’il n’a pas su resté fidèle à sa promesse.
Il n’y a jamais de seconde chance avec les fées. Les humains sont punis pour leur manque de foi et de respect envers leurs propres engagements.
« tu ne cueillera pas cette fleur », « tu ne devras pas sortir au troisième jour de l’hiver », « tu ne devras pas chercher à me voir lorsque je prendrai mon bain »…
Et pourtant…
Lorsque la fée s’en va, c’est à jamais…
…
Il est une demande, une requête que j’ai toujours fais ainsi comme dans les contes.
« Je suis douce, offerte, tendre et aimante, mais jamais, ô grand jamais, tu ne poseras ta main sur ma gorge! »
La demande d’une fée ne se discute pas, elle se passe d’explications, de longs récits. Elle « est », tout simplement et doit être respectée.
Elle n’est ni impossible à entendre, ni insurmontable, ni incompréhensible, ni stupide.
Elle se passe de commentaires. Simple et définitive, elle est facile à mettre en œuvre.
Et pourtant…
…
La bêtise de l’homme est si prévisible. Cela en devient presque risible tant elle s’anticipe avec tant de certitudes.
On voudrait avoir tort mais c’est toujours ce que l’on interdit que l’homme veut et désire plus que tout.
C’est une force puissante et pathétique qui le pousse toujours vers la seule chose qu’il ne doit pas accomplir alors que tout le reste lui est offert.
C’est le test de la Vie, la fée sait ainsi combien la faiblesse de l’homme est puissante face à ces propres contradictions. Tel un enfant il brave le secret, brise le silence, par caprice, juste pour donner satisfaction à sa frustration.
Tout le reste ne lui suffit pas. Une seule petite chose manquante…
L’homme en veut toujours plus. Il veut tout. Ce n’est jamais assez.
Jamais satisfait, jamais heureux de ce qui lui est donné de vivre.
C’est là l’épreuve que lui envoie la vie, par le biais de la fée amoureuse mais intraitable et son jugement irrévocable.
Celui qui commet la faute verra tout son bonheur s’envoler pour toujours.
Par manque d’humilité et de passion. Par manque de générosité et de compréhension. Par manque de fidélité avant tout envers lui-même.
…
Je me suis envolée bien souvent, parce que la main sur la gorge n’est pas une éventualité. Pas une seconde d’existence pour elle.
Sauf peut-être pour un seul « chevalier des bois perdus », qui connais assez la fée pour que le vœu devienne un secret commun.
Et pourtant…
…
Tant de mains, de caresses, d’amants.
Aucun ne comprend. Mais ce qu’ils ne comprennent pas c’est qu’il ne faut justement pas chercher à comprendre.
Les fées se font aimer sans que l’on ait à chercher à savoir pourquoi on les aime.
…
Lorsque l’homme aura appris à se laisser porter sans vouloir expliquer l’inexplicable, sans vouloir poser des mots sur ses émotions, sans chercher à analyser ses sentiments, alors sans doute saura-t-il aimer.
Lorsqu’il apprendra à rester, à entrer dans le « sentir », dans l’être, à faire partie de ce tout qui l’entoure, de cette énergie qui se sert de son corps pour lui donner le plaisir de vivre l’amour…
Alors il se laissera enfin porter. De façon fluide, de manière évidente.
Et tous ceux qui ne savent encore pas écouter les fées, ni les comprendre ou les entendre ne savent pas tout ce à côté de quoi ils passent.
…
Ils ignorent tant le bonheur
Que je les plains de tout mon cœur.
Et les fées qui se meurent de tant d’ignorance
Deviendront sorcières pour leur vengeance.
…
Une main sur ma gorge tu poseras
Saches que jamais tu ne me reverras.
…
« Pour qui sait les voir, les plus petites choses sont souvent les plus grandes. »
Victor Hugo.
Je sors ce matin d’une danse…
Une danse extraordinaire, divinatoire, thérapeutique, libératrice…
Une danse dans laquelle je viens enfin de retrouver mon corps. Je me suis retrouvée.
Une danse dans laquelle j’ai retrouvé la danse elle même.
La danse, depuis toute petite est une des seules choses qui me permet de tenir debout, de me sentir bien, de me sentir vivante.
La danse et l’écriture ont toujours été mes deux exutoires les plus puissants et efficaces.
Et il est vrai que depuis quelques temps j’écris peu et je ne danse plus du tout.
J’avais oublié…
J’avais oublié mon corps, même si je tentais d’en prendre soin, il manquait quelque chose, il manquait des pierres à l’édifice. Tous les éléments n’étaient pas encore là et même certaines peurs subsistaient peut-être.
Je remercie plus que tout ma petite soeur qui a su trouver les mots et les formules pour me rappeler certains préceptes essentiels à la vie, que pourtant je connais mais que j’avais besoin d’entendre de la bouche de quelqu’un qui avait un peu plus de recul que je n’avais réussi à en prendre.
Il fallait que quelqu’un d’autre me redonne ces mots, dans un certain ordre peut-être pour que je les range dans mon esprit d’une certaine manière et que je fasse le tri dans mes peurs.
Comprendre de nouveau que les angoisses n’existent pas. Elles ne sont présentes que dans mon égo.
Je sais très bien que mes kilos en trop je les perds pour raison de santé mais ils ne définissent absolument pas qui je suis.
Je sais très bien que je vaux beaucoup plus que cela.
Je la remercie aussi parce qu’elle a replacé les choses au bon endroit et elle a tout dis surtout. Elle m’a rappelé qui j’étais.
Ces derniers temps je suis en surpoids… bon… mais cela repart dans l’autre sens d’ailleurs, mais tout de même, parfois des petits préjugés sur moi même ont eu la dent dure.
Dans un premiers temps, revenir à notre corps et au temple qu’il est pour nous.
Mon corps est un Temple. Il est mon seul refuge, ma maison et je dois l’aimer, le respecter, le nettoyer, en prendre soin, ne pas le malmener, lui donner de la joie, de l’amour, du plaisir.
Un petit exercice à jeun le matin pour se sentir mieux tout simplement mais surtout pour remettre le corps au centre de ma Vie.
Ce corps, cette enveloppe qui nous fait vivre, ce coeur qui bat depuis des années pour que je respire, ces jambes qui me portent et font que je me déplace où je le souhaite, vers les autres, vers la Vie…
C’est le temple qu’il ne faut jamais abandonner. Il est bon d’y revenir systématiquement. Avec amour et bienveillance.
J’ai compris qu’il fallait « garder » le Temple. Le conserver en bon état, en prendre soin, le ménager et surtout l’aimer très fort.
J’ai eu récemment des doutes sur mon apparence et sur le fait qu’elle puisse repousser certaines personnes ou qu’elle n’en attire pas d’autres, mais au final…. Je m’en fout!
De plus j’ai pourtant bien constaté que ce n’était pas du tout le cas. Je n’ai aucune raison de douter de moi.
Je suis une personne libre et en amour la plupart des relations que j’ai, ou ai eu, ne m’ont donné aucune raison de douter de moi. Mon surpoids, tout le monde s’en fout en fait! rires.
Je suis, une fois de plus, ma seule ennemie dans cette histoire de doute, comme toujours! 😉
Mon apparence n’a aucune incidence sur un quelconque sex appeal que je dégage naturellement. Chaque fois que je sors un peu apprêtée, je constate bien qu’il est toujours présent, que les regards pétillent parfois, que des têtes se retournent… bref, que mes kilos de trop ne touchent que moi et que je suis la seule en avoir conscience.
Donc loin d’être repoussante, je me rend compte aussi que cela m’est bien égal car je vaux plus que cela.
Je ne suis pas uniquement cela, ce à quoi je ressemble.
Je suis tellement plus.
Je suis comme une friandise sur laquelle la couche de chocolat serait un poil trop épaisse, en ce moment, mais qui renferme à l’intérieur un tel feu d’artifice de saveurs…
Je suis un être entier, avec tant de force, de résilience, d’imagination, de savoir, de gentillesse, d’amour…
J’en passe! rires
Alors je pourrais dire, bien imbéciles celles ou ceux qui ne voudraient pas de moi juste à cause de mes petites rondeurs.
J’ai tellement plus à offrir que juste mon corps, que ce serait idiot de s’arrêter là.
Et quant bien même, je m’en fiche. Si demain on me disait que l’on me préfère quelqu’un de plus avenant, cela me serais égal. Par contre il ne faudrait pas revenir vers moi, parce que je reste un « lot ». (un joli pti lot?! 😉 )
A prendre ou à laisser mais si on prend, c’est un tout!
Alors qui m’aime me suive, les autres restent.
Ma petite soeur m’a aussi rappelé une chose très importante, c’est que je suis Sorcière. Et que je devais associer cela à tout le reste et surtout au « temple ».
Après tout… c’est évident non?!
A travers la danse je me suis donc vraiment retrouvée. Entière.
Ce n’était donc pas seulement une danse mais aussi un rituel dans lequel je retrouvais mon corps, dans lequel je revenais à l’intérieur du temple.
J’en ai refais un vrai lieu d’Amour. Ce matin j’ai dansé si bien, si fort… j’ai eu des larmes de joie dans le même temps, tant je sentais mon corps reconnaissant de cette reconnexion tant attendue.
C’était fort, beau, bon…
J’ai senti ce « pouvoir » qui est le mien, tout comme la fois où une onde m’a traversé pour me redonné une force incroyable pour marcher encore sur le chemin de Bretagne malgré l’épuisement.
La même sensation m’est revenue ce matin.
Dans la musique, dans mes larmes, la danse était vraiment une danse de Sorcière, comme une forte méditation dans laquelle je sentais, à chaque fois que j’inspirais très fort, un flot de lumière qui inondait mon corps.
Toutes les portes du temple s’ouvraient et je voyais enfin toutes les richesses qu’il y avait à l’intérieur.
J’ai vraiment senti que j’étais plus que jamais avec mon corps et que je l’accompagnais.
Cette danse ce matin c’était une Promesse.
Alors encore merci ma petite soeur chérie de m’avoir aidée à réparer l’estime que j’avais de mon corps et surtout de retrouver la confiance dans le fait que tout est possible.
Le Temple se répare, le Temple est ouvert, on y fait le ménage à grande eau, les trésors qu’il recèle vont briller encore plus à présent.
Je suis heureuse d’avoir retrouvé la danse. Pourquoi laisser tomber ce qui me correspond le mieux depuis toujours?…
C’est si beau, si bon…
Et se rappeler que je suis une Sorcière faisait partie du processus puisque la Sorcière est revenue ce matin dans mes pas, mon souffle et dans le Temple.
Enfin…!
Merci ma soeur. ^-^
Il y’a une voix qui me parle, qui me pousse.
Qui me pousse vers un ailleurs.
Un ailleurs incertain mais dans lequel j’ai pourtant confiance.
Le lieu où j’habite encore me paraît déjà faire parti du passé.
Dans ma tête je suis déjà partie. Je suis déjà dans cet ailleurs.
C’est une bonne chose finalement car je suis dans la capacité de me projeter et de façon positive donc… Tout va plutôt bien.
Pour ce qui est du matériel, cela suivra, ce n’est pas un souci.
Pour ce qui est du cœur, parfois tout est en ordre et parfois je ne sais pas.
Mais pour moi c’est une bonne chose de ne pas savoir et de voir lorsque le moment viendra.
Pas d’anticipation douloureuse sur des situations qui n’existent pas.
Seulement l’instant présent.
Je ne ressens pas de peur. J’ai juste parfois du chagrin ou un peu de colère.
Pas envers les autres, mais envers moi même.
Par rapport à la façon dont je prends les choses. Comment je les appréhende.
J’ai encore du chemin à faire voilà tout.
J’apprends. Je ne cesse pas d’apprendre.
J’ai fais beaucoup de chemin. Je me sens bien, plus forte, plus sereine surtout.
Plus en phase avec l’acceptation de mes émotions et ma facilité à les exprimer sans reproches, sans rancune ni analyse.
Juste être capable de dire simplement, calmement, ce que je ressens, je que je veux, ce que je ne souhaite pas.
Je regarde, j’observe autour de moi et je me rends compte, sans prétention aucune, que j’ai de la chance par rapport à d’autres personnes qui n’ont pas encore parcouru le chemin que j’ai foulé.
Et je suis heureuse du constat de mon avancée.
Heureuse d’être capable de poser les questions, d’accueillir les sentiments ou constats des autres sans que cela ne m’atteigne.
Mais de pouvoir les entendre et y réfléchir, apporter des réponses aux autres.
Leur donner parfois même les clés pour comprendre ce qui les anime et pour me comprendre aussi.
Toutes les relations que je suis amenée à vivre sont là pour m’apprendre quelque chose sur la Vie et surtout sur moi.
J’aime apprendre, j’ai toujours adoré cela. Et explorer les autres autant que moi, avec toujours beaucoup d’humilité et de compassion, sans analyse et sans jugement, c’est devenu une sorte de laboratoire passionnant pour moi qui aime tant que les autres se sentent bien autour de moi.
Je ne prétends pas avoir les solutions miracles pour accéder au bonheur.
Simplement des façons de prendre les choses, d’accepter les paroles des autres et de tenter de comprendre leurs actes pour être en paix avec ce et ceux qui nous entourent.
Je tente de ne pas trop ramener les choses à moi, mais fatalement on fini toujours par parler de nos propres expériences pour trouver des exemples et tenter de guider les autres vers une attitude à avoir pour parvenir à prendre les choses du bon côté, à voir le positif dans tout ce qui nous arrive, y compris les moments les moins agréables.
Dernièrement je me suis réellement posé la question de savoir si j’étais toujours moi même.
Fidèle à mes convictions et mes valeurs sans pour autant être bornée ou agrippée à des principes.
Mais non.
Par contre, j’ai été interpellée par une réflexion qui m’a amenée à réfléchir sur moi.
Le fait de me mettre presque systématiquement au diapason des personnes que je rencontre ou fréquente, ferait de moi une personne qui finalement n’a pas vraiment sa propre personnalité.
Qui suis-je ? Fonctionnant par mimétisme parfois, je deviens un peu le miroir de l’autre.
Une façon de me mettre à son niveau. Et ici je parle de niveau sans préjugés ni notion d’intelligence ou autre.
Je parlerai plutôt d’intelligence émotionnelle et encore.
Mais il ne s’agit en aucun cas de dire que je suis au dessus des autres. Ce n’est pas le propos.
J’essaie juste d’être toujours dans la compréhension de l’autre.
Je me sens peut-être plus ouverte, plus tolérante et moins sur la défensive que d’autres personnes.
Je parle de niveau de conscience et de la faculté de se »connecter » aux autres et au vivant.
Je sens bien, toujours sans prétention aucune, que je suis plus calme qu’auparavant, plus présente et dans le lâcher prise que d’autres.
Cela fait-il de moi une personne sans identité et sans caractère ?
Mon caractère et ma personnalité ne sont ils pas justement d’être cette personne qui se met à l’écoute de tout le monde.
D’ailleurs comprendre l’autre même s’il n’a pas les mêmes idées ou les même valeurs que vous, n’est-ce pas une manière d’accepter la personne comme elle est. Sans aucune arrière pensée pour tenter de le changer.
Cela n’empêche pas de débattre de sujets divers et d’exposer son point de vue sur une chose qui nous tient à cœur, mais sans pour autant »forcer » l’autre à adopter votre point de vue.
Tant que l’autre ne vous force pas non plus… Tout va bien.
Et il est toujours bon de savoir se remettre en question.
Je me suis parfois effectivement demandé si ma façon d’être n’était pas un peu hypocrite. Je ne pense pas.
J’essaie juste de comprendre, d’écouter, d’apprendre et de dire ce que je pense, sans imposer mes convictions. Il est vrai que j’ai tendance à éviter les conflits ou les confrontations. Mais qui en voudrait ?
J’ai presque plus tendance à dire ce que je ressens en l’autre plutôt que ce que je pense.
L’empathie et l’hypersensibilité sont devenues mes alliées précieuses pour »voir » à travers les autres.
Le fait de me mettre au diapason c’est aussi savoir me satisfaire de toutes les situations.
Que vous vouliez du noir ou du blanc, cela me convient.
Est-ce un tort ?
J’essaie cependant de ne pas m’oublier. Si une situation ne me convient vraiment pas je vais le dire. Et il m’a fallu du temps pour apprendre à dire »non ».
Pas un »non » réactif mais un »non » de pleine conscience.
Aujourd’hui, la plupart du temps, beaucoup de situations me vont.
Savoir se contenter de peu, ne pas être trop exigeant serait un tort également ?
Je suis exigeante avec moi même ou par rapport à mon métier, au rendu de ce que je fourni.
Mais dans la vie…
La table de restaurant, ce que l’on va manger, la place de cinéma que vous allez choisir, la route que vous voudrez prendre ou à quelle heure vous souhaitez partir… Franchement cela m’est égal.
Parce que quoiqu’il arrive je m’adapte. Ce n’est pas un problème pour moi. Cela se fait naturellement.
Manquerais-je réellement de caractère ou de personnalité ? À vrai dire je ne me pose même plus la question. Je suis juste… MOI.
Je suis une Femme
Plusieurs Femmes… à la fois ou selon les instants, les besoins, les envies, les désirs et la Vie.
Je peux être toutes sortes de femmes différentes.
En une seule.
Et pourtant je suis, comme toutes les Femmes… Unique.
On se dit qu’à force d’affirmer que tout le monde est unique, personne ne l’est. Mais bien sûr que si.
Je suis une Femme avec des qualités exceptionnelles, avec un Coeur exceptionnel.
Je suis une Femme avec une volonté de vivre, d’exister, de créer, avec une passion sans limites, avec un instinct de Vie et de survie extraordinaire.
Trouves cette Femme…
Cherches la…
Essaies…
Trouves cette Femme qui soit capable d’aimer autant l’Amour, qui soit capable de donner autant de plaisir en offrant son corps avec douceur, abandon et confiance, en sachant t’apporter tout le plaisir dont tu rêves, de toutes les manières possibles et parfois même inimaginables.
Trouves cette Femme qui saura tout aussi bien changer le mitigeur de ta salle de bain, déboucher ton évier ou ta douche.
Une Femme qui saura changer un pneu ou une batterie de voiture.
Trouves cette Femme qui saura autant dessiner, créer et coudre des costumes somptueux en couture avec un sens aigu du détail et un souci permanent de qualité.
Trouves cette Femme qui porte la passion et l’imagination débordante lorsqu’elle écrit des histoires sorties d’univers lointains, et tout aussi capable de confectionner une crème maison pour le visage, un savon gourmand ou un parfum inconnu envoûtant né de ses mains.
Trouves cette Femme aux doigts de fée et à l’âme de Sorcière.
Trouves cette Femme dotée d’une hypersensibilité, et douée d’une empathie telle qu’elle peut sentir quel est ton état à chaque instant.
Cette Femme qui peut pleurer à ta place lorsque tu ne sais pas laisser échapper tes propres émotions.
Trouves cette Femme qui peut tout donner sans jamais rien attendre en retour.
Cherches cette Femme à laquelle il ne sert à rien de mentir si ce n’est pour la faire souffrir puisqu’elle sait… quoiqu’il arrive.
Trouves donc cette Femme qui sait ce qu’est l’Amour inconditionnel. Cherches celle qui n’a jamais connu le sentiment de jalousie et qui méprise le mensonge.
Trouves cette Femme capable, d’accepter, de pardonner, d’encaisser la souffrance et toutes les erreurs que tu pourrais commettre, comme nous en commettons toutes et tous.
Trouves donc cette Femme qui te respectera mille fois plus que tous ceux qui ne l’ont pas respectée.
Cherches cette Femme qui passera l’éponge sur tout et qui saura parler, communiquer, t’aider, désamorcer…
Trouves cette Femme qui aime, qui crée, qui se bat, qui mérite sa place, qui se relève, qui réalise, qui sait autant poser un carrelage ou un parquet, que monter un clip ou film, piloter un drone, mitonner des plats savoureux en y laissant tomber un peu d’amour à chaque pincée, trouver les points à dénouer sur ton corps avec ses huiles magiques, te faire l’amour, rire comme une enfant, faire résonner ses hauts talons lorsqu’elle décide de se vêtir sexy.
Trouves cette Femme qui réussit presque tout ce qu’elle essaie pour la première fois.
Celle à qui cela fait plaisir de faire plaisir.
Trouves cette Femme à la volonté inébranlable de ne jamais abandonner, de toujours trouver une solution et de refuser de se laisser abattre.
Trouves celle qui est assez forte pour supporter une douleur qui emporte son corps jusqu’à l’évanouissement.
Cherches cette Femme puissante et fragile à la fois.
Suffisamment pour avoir besoin de toi, de ton aide parfois.
Trouves cette Femme dont la folie sera suffisante pour t’emmener loin dans des délires délicieux mais jamais dévastatrice ou nocive. Juste un brin de folie, une quantité suffisante pour te surprendre, derrière une porte, dans un avion, une voiture, un restaurant, que sais-je?…
Celle qui t’accueillera dans son Cercle de lumière sous un grand Chêne ou qui se dénudera après un sabbat pour entrer nue dans l’eau sombre sous la Lune Rousse.
Cherches celle qui, même blessée, terminera le chemin qu’elle a commencé et atteindra son but quand même, parce qu’elle finit toujours ce qu’elle commence.
Trouves cette Femme Libre qui ne fait jamais de promesse mais qui tient ses engagements.
Cherches celle qui ne t’en voudra jamais. Celle qui ne transforme pas l’amour passé en rancoeur ou en haine.
Cherches celle qui sera simplement heureuse de te voir la suivre sur le terrain où elle t’invite et t’entraine avec bienveillance.
Trouves cette Femme dont le plaisir restera toujours intact et unique de te surprendre, de t’aider, de prendre soin de toi, de jouer, de renouveler la flamme sans cesse.
Cherches celle qui sait devenir une Autre parfois. De changer, de se transformer, de jouer la comédie, jusqu’à monter sur les planches.
Cherches celle à la mémoire étonnante, capable de se souvenir de choses aussi futiles qu’importantes ou belles.
Trouves cette Femme qui n’écoute que son coeur et décide de reconstruire la confiance brisée, contre toute attente et contre tous les avis contraires.
Cherches celle qui ne t’abandonnera jamais.
Trouves cette femme qui aime autant bricoler, que coudre, cuisiner, chanter, faire de la musique, écrire, danser…
Trouves cette Femme capable de réparer un objet ancien avec autant d’amour et d’attention que ceux qu’elle mettra dans les caresses qu’elle t’accordera.
Cherches celle qui a souffert et qui pourtant s’est relevée à chaque fois. Seule ou avec un peu d’aide.
Trouves cette Femme capable de continuer à te tendre la main même quand tu n’as pas envie de la saisir.
Trouves celle qui sait et qui persévère pourtant.
Cherches celle qui oubliera tes oublis, qui te rappellera avec tendresse que tu as oublié de la respecter parfois, qui te révélera un peu plus de toi dans le texte d’une chanson.
Trouves cette Femme que tu voudras voir t’accompagner pour des destinations lointaines. Celle qui aura les yeux brillants, rieurs et amoureux lorsqu’elle te regardera.
Celle qui rira avec toi, et non de toi.
Trouves cette Femme capable d’être aussi sensuelle que faussement timide, aussi garce qu’impudique, gourmande et insolente, capable de jouer à tous les jeux qu’elle inventera pour toi.
Trouves cette Femme adorant l’autodérision, heureuse dès qu’elle fait naître un sourire sur tes lèvres, encore plus lorsqu’elle te fera rire et que pour quelques moments volés aux espaces trop sérieux, vous ne serez plus que deux enfants se fabriquant de nouveaux et beaux souvenirs.
Cherches cette Femme aussi animale, sauvage que douce et tendre à la fois. Celle à qui tu pardonneras de parler trop. Seulement parce qu’elle aime exprimer tout ce qui la traverse.
Trouves cette Femme dont les seuls désirs résident dans l’échange et le partage. Celle à qui tu pardonneras aussi d’avoir quelques fois attendu au lieu de demander.
Cherches cette Femme qui aime aussi les Femmes et sait les aimer, parfois mieux que ce qu’elles auraient imaginé.
Parce que elle sait que le plaisir vient de celui que l’on ressent à en donner aux autres.
Trouves celle qui saura décrire ces amours avec une plume d’une élégance et d’un érotisme redoutables.
Trouves cette Femme dont l’amour et le désir ne s’étioleront jamais. Dont le temps n’affectera pas les sentiments. Une Femme libre qui te laissera autant de liberté que celle dont elle a besoin.
Cherches celle qui respectera ce que tu es et t’aimera tel que tu es.
Cherches cette Femme…
Et si tu la trouves, saches qu’il n’y en aura pas Deux comme Elle.
Comme dans les contes, tu n’auras qu’une seule chance dans toute une Vie de la croiser.
Elle sera sans doute ordinaire, simple, sans artifices, juste généreuse… Tu la trouveras sans doute avec un livre entre les mains, qui sait…?
Mais si tu la trouves, respectes la, protèges la, y compris de toi même si il le faut parfois, restes honnête et prends soin d’elle. Considères la… comme ce qu’elle est. Une Femme.
Une Femme parmi tant d’autres mais… pas n’importe laquelle.
Tu seras sans doute le seul détenteur de certains de ses plus lourds secrets.
Tu devras relever les bras, relever la tête, la regarder, faire attention à elle…. penser à elle….
Prendre soin d’elle pour ne pas la perdre.
Si tu trouves cette Femme qui saura nettoyer, réparer, soigner, sentir, avoir toujours envie d’apprendre, s’extasier sans retenue face au vivant… Gardes la.
Trouves cette femme revenue à la vie après chaque blessure, qui s’est relevée après chaque coup, plus forte, plus vivante, plus avide d’exister, de faire, de donner…
Trouves cette Femme qui a frôlé plusieurs fois la mort. Car si elle y a échappé c’était sans doute pour te trouver Toi.
Trouves cette Femme Sorcière qui connait les secrets des plantes. Celle aux doigts de fée encore, capable de faire revivre les objets morts, qui sait le pouvoir des pierres et des cristaux, qui sait parler aux arbres, au Vent et à la Lune.
Trouves cette Lumière, si tu sors de l’ombre et laisses la t’entrainer sur le chemin de la Vie.
Laisses toi faire par la Vie. Respires. Ressens.
Tu le sais, au fond de toi, qu’il y’a plus au détour du chemin sur lequel tu te trouves pour le moment.
Trouves cette Femme qui peut t’emmener vers ce qui est beau, ce qui bouge, ce qui est au dehors, vers ce qui est vivant.
Trouves la et regardes la, parce qu’elle existe, parce qu’elle est là et qu’elle tentera toujours de t’aider.
Ne détruis pas cette énergie de Vie en te détournant de cette force.
Connais tu déjà cette Femme, capable de te sentir si près alors qu’elle est si loin?
Capable d’accepter ou pardonner des choses que d’autres ne pardonneraient jamais.
Ouvres les yeux et regardes devant toi.
Trouves la…
Elle est debout, elle est forte, elle est belle…
Trouves cette Femme capable de tout lâcher, capable de se laisser traverser, capable de faire face à la peur, aux angoisses, aux tréfonds les plus sombres de son esprit et pourtant, dans le même temps, aller ouvrir une classe pour des enfants au fin fond du Népal.
En connais tu beaucoup qui savent faire autant de choses à la fois et qui connaissent autant de secrets sur la Vie?
Non…
Trouves cette Femme ou retrouve la.
Cette Femme qui a toujours eu peur de paraître prétentieuse en énumérant tout ce qu’elle sait faire.
Cette Femme aujourd’hui sait parfaitement qui elle est, ce qu’elle vaut, pour qui elle compte, à qui elle importe, qui l’aime et qui elle aime. Elle connait sa valeur, elle connait son potentiel affectif, elle a totalement conscience de son intelligence émotionnelle.
Elle ne doute plus d’elle. Elle a retrouvé son estime d’elle et sa confiance en elle.
Trouves cette Femme à la gentillesse, la bienveillance et l’empathie sans limite.
Cherches cette Femme qui te défendra bec et ongles malgré tes erreurs, parce qu’elle te les aura déjà pardonnées depuis longtemps.
Trouves cette perle rare, ce petit cadeau de la Vie, couvert de certaines cicatrices, mais un cadeau quand même.
Une créature parfois étrange qui parle aux lutins, aux petits esprits, qui sent les entités dérangeantes, qui a des pouvoirs magiques pour bien des choses et qui connait les « secrets » et les sortilèges pour te protéger avant de se protéger elle même.
Trouves cette Femme capable de partir seule à l’autre bout du monde, seulement parce qu’un appel plus fort qu’elle l’y a poussée, et qu’elle a réussi.
Parce que réaliser les rêves fait aussi partie de ses dons.
Trouves cette Femme. Chéris la, aimes la.
Fais un choix. Celui de la garder.
Cette Femme compréhensive, patiente, tolérante.
Tires les leçons de sa vie pour ta propre Vie.
Inspires toi de son éternelle envie, de sa passion et de sa résilience.
Trouves cette Femme et si tu la trouve, ne tombe pas amoureux de ce qu’elle t’inspirera, ou de l’image que tu auras d’elle. Tombes amoureux d’elle et regardes plus loin.
Elle sera toujours là pour t’écouter et tu le sauras.
Trouves cette Femme qui peut être toutes ces femmes à la fois. La bricoleuse, la couturière, l’aventurière, la menuisière, la libertine, la danseuse, la voyageuse, l’amoureuse, l’amante, la joueuse, la surprenante, la catin, la passionnée, la guérisseuse, la magicienne, la réalisatrice, la fée, la chanteuse, la pilote de drone, la cuisinière, la Sorcière…
Si tu la connais,
N’oublies jamais qu’il y’a une Sorcière dans ta Vie, que c’est toi qui es venu la chercher, que c’est toi qui la voulais…
Alors mets tout en oeuvre pour la garder.
Si tu ouvres juste un peu les yeux, tu verras qu’il n’y a pas grand chose à faire pour cela.
Trouves cette Femme
Retrouves cette Femme…
Pourquoi as tu voulu cette Femme.
Souviens toi de la guerrière en elle.
Souviens toi qu’elle est soit brûlante, soit glacée.
Souviens toi qu’avec elle ce sera tout ou rien.
Souviens toi de ses blessures et ses démons que tu as terrassés pour beaucoup.
Souviens toi de ses joies qu’elle a voulu partager avec toi et seulement toi.
Souviens toi de ces fous rires et ces instants complices.
Souviens toi de son soutien sans faille.
Souviens toi de ses silences qu’elle s’est imposé parce que tu te taisais.
Souviens toi de ses larmes qui t’ont désarmé alors qu’elle n’avait besoin que de ton épaule pour s’épancher.
Souviens toi qu’il n’est pas si difficile que cela d’être « à la hauteur » d’une Femme comme elle.
Jamais cette Femme ne sera « supérieure » à aucune autre.
Là n’est pas le propos.
Mais si tu la trouves… Réponds juste à cette question qui résonnera encore quand tu la verra.
« Dis moi… Trouveras tu deux Femmes comme celle-ci? »
Non…
Trouves cette Femme et si tu ne veux pas simplement jouer mais gagner, alors mets y toute ton énergie, toute ta passion, accordes y du temps, des pensées, des idées, ton imagination.
Si tu trouves cette Femme elle aura droit à ton regard, ton respect, tes bras, ton amour.
Ne dis plus… Fais.
Ne tente plus si tu ne peux pas… avoues toi vaincu et elle te sourira.
Ne te contente plus seulement de parler et d’employer de jolis mots… Agis aussi.
Trouves cette Femme et tous les cadeaux qu’elle pourra t’apporter. Ne délaisses pas ce qu’elle sera et le chemin de Vie qu’elle empruntera.
Trouves cette Femme qui pour toi gardera toujours sa porte ouverte. Lèves toi, juste à la pensée de tout ce dont elle sera capable pour toi.
Tu l’as trouvée?…
Ce petit trésor de Vie, cette richesse d’amour, cette profusion de joie?…
Tu n’en auras qu’une, souviens toi.
Alors…
Retrouves la… et ouvres tes bras.
A la lueur de la lune rousse qui jette son reflet cuivré sur la mer comme une échelle pour mieux l’atteindre.
J’ai suivi le chemin jusqu’à la crique entre mer et rochers, une petite parcelle de sable où elle s’est arrêtée. Elle a choisi cet endroit.
Elle a déposé sa besace sur les cailloux, retiré ses chausses puis allumé une bougie blanche consacrée pour le sabbat.
Puis elle s’est agenouillé sur le sable humide, un poignard dans les mains, porté contre son coeur.
C’est alors qu’elle écarte son bras et tourne sur elle-même, traçant le Cercle protecteur où les prières devront être dites. Le signe des Sorcières est ensuite traçé devant ses pieds nus.
Le rituel peut commencer.
Doucement elle caresse la bordure du bol chantant avec le petit maillet de bois. Les 7 métaux se mettent à vibrer d’une même voix, les 7 planètes s’éveillent et le coeur de la Sorcière s’ouvre sous mes yeux.
Elle frappe trois fois et la note du bol s’évade et court au loin à la surface de l’eau.
Elle se relève.
C’est l’instant de prière, de demande à l’univers, d’incantation à la Douce Mère, déesse de toutes choses et de toute vie.
Elle jette un caillou blanc dans l’eau noire. La séparation est difficile mais c’était important. Cette pierre était un symbole de voyage de passage, de changement et de renoncement.
S’en défaire c’est aussi aller de l’avant, vivre plus fort, vivre mieux.
Alors le poignard découpe la pomme à l’horizontale, pour révéler le mystère de la vie. L’étoile à 5 branches. L’air, le feu, l’eau, la terre et l’esprit. Tout ici est réuni.
Elle croque dans la pomme comme elle mord la vie et remercie la Déesse des dons qu’elle lui a fais. Elle mange le morceau de pomme pour se souvenir qu’elle marche entre les mondes.
Entre la lumière et l’ombre entre la flamme de la bougie et l’horizon sans lueur.
M’en donnera-t-elle un morceau? Me jettera-t-elle un sort en me faisant croquer dedans, pour me punir de m’être délecté de l’observer en secret?
Elle a tiré les runes à la lueur de la flamme vacillante. Le destin est scellé à présent!
La première est le présent annonciateur.
Hagalaz
Désigne les crises et restructurations qui jonchent la vie.
Le chaos bénéfique ou non qui s’impose à nous. La dispersion.
Les tentations difficiles, le changement brutal et inattendu.
Une rupture, un obstacle, un danger ou encore la mort.
Un premier présage difficile pour La Sorcière.
Tiwaz
C’est la seconde rune, celle par laquelle il faudra passer pour atteindre ce qu’annoncera la troisième rune.
Ici c’est la force directrice, l’autorité. La justice, le sacrifice de soi-même. Ce peut être aussi la rencontre d’un protecteur.
Tirée à l’endroit elle annonce une relation amoureuse et des résultats positifs.
Tirée à l’envers, elle met en garde contre celui ou celle qui pourrait ne pas être aussi passionné que l’on s’y attend.
… Réflexion.
Dagaz
Dernière rune qui prédit l’avenir sans le dévoiler. C’est à la Sorcière d’en comprendre la signification au cours de son propre cheminement personnel.
Elle annonce le jour, la transfiguration. Un changement alors?!
Elle annonce en tous cas que le passé est accompli et que l’on entre dans quelque chose de nouveau.
Les souhaits se réalisent. C’est le succès, le bonheur, la satisfaction, l’accomplissement. C’est la lumière au bout du tunnel ! Les changements et l’espoir.
Un étrange et beau présage que La Sorcière méditera plus tard.
Pour l’heure, le vent qui se lève et semble vouloir souffler la bougie, lui donne une réponse. Les vagues qui s’approchent un peu plus, et viennent lécher ses pieds, sont un appel.
Le sabbat de Mabon.
Mabon, crépuscule de l’année. Les jours et les nuits sont égaux et le froid va venir.
Il est déjà là! dans l’onde sombre où la Sorcière va descendre.
Elle s’est relevée et retire sa longue chemise blanche et sa jupe ample. La voilà dénudée.
Bien plus pâle que la Lune encore rousse. La bise fraîche caresse sa peau et elle avance dans l’eau lentement. Son corps laiteux s’enfonce dans la mer froide et ténébreuse. Elle disparaît.
Vais-je la revoir? Avais-je d’ailleurs le droit de la regarder comme je l’ai fais? Je ne sais.
Elle reste dans l’eau quelques instants, pour purifier son corps. La froidure de l’onde lui arrache un souffle, un gémissement déliciceux.
Alors elle se retourne et sort doucement. Son corps à la peau claire s’arrache des eaux. Serait-ce une ondine que mes yeux n’auraient su entrevoir?
En silence, elle revêt ses vêtements et reprend sa besace. Le sabbat est achevé et le spectacle qu’elle m’a donné aussi.
La plage se vide de sa présence et de la mienne, tandis que la Lune devient blonde et pâlit plus encore, comme pour devenir aussi blanche que la Sorcière, et rattraper l’affront que sa beauté lui a faite.
Par Elisabeth Übner, pour celui qui osa la suivre cette nuit là… et qu’elle a laissé vivre.