Nous allons fêter Samhain!
La fête des morts, La Toussaint, Halloween, sont d’autres noms qui lui furent donnés par la suite.
J’entends d’ici beaucoup de gens nous dire « Oh ! Oui encore cette fête hyper commerciale qui nous vient des américains et avec laquelle nous n’avons rien à voir ! »
Eh bien c’est faux ! Certes il s’agit bien d’une belle entreprise dont le but était de faire de l’argent et aussi une fête à la sauce USA qui a quelque peu changée mais qui est à l’origine une fête bien européenne et qui puise ses sources dans les anciennes célébrations païennes en Bretagne, Écosse et Irlande notamment.
Réjouissez vous cette fête est bien à nous ! Elle est si ancienne que nous l’avions oubliée, c’est tout ! Mais les Sorcières n’oublient pas, parce qu’elles sont en osmose avec les cycles naturels de la Lune et du Soleil.
Alors le fait que nous fêtions Halloween de nos jours n’a en soi rien de bien surprenant, c’est même un juste retour des choses. Reste à connaître la différence entre le sabbat de Samhain et Halloween et d’ailleurs il ne tiens qu’à nous de ne pas en faire une fête « commerciale » justement, mais bel et bien une célébration puisqu’elle correspond à la fête des morts que l’église à remplacé par la Toussaint.
Tout le monde s’y retrouve ? Alors je continue ma petite histoire, parce que j’aime bien remettre les choses à leur juste place.
Vous l’aurez compris, Halloween a donc des racines très anciennes. Il y a une dizaine de siècles de cela, dans les pays Celtiques, le début de l’année était marqué au 1er Novembre. C’est le moment des premières gelées et la saison des feux de bois. Nous entrons dans la moitié sombre de l’année.
À cette date on vouait un culte à Samhain, le dieu de la Mort pour s’attirer ses faveurs. Selon les anciennes croyances, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, les esprits des morts refaisaient surface et venaient se mêler aux vivants ainsi qu’aux esprits de la Nature, ceux des fées, des lutins et des gnomes. C’est cette rencontre que l’on fêtait en dansant et en chantant pour inaugurer la nouvelle année.
La fête de Samhain fut plus tard interdite par l’église catholique romaine. (pour changer !)
C’est le pape Grégoire III qui décida de la remplacer par la Toussaint qui fête les morts et les saints. La veille de cette fête toute ‘‘nouvelle’’ fut nommée All hallow’s Even qui signifie « veille de la Toussaint » et qui par déformation, vous l’aviez deviné, devint Halloween ! Merci Grégoire !
Cela dit l’église n’a jamais totalement éradiqué les rites païens et même si il fut une époque où ces cultes étaient sévèrement punis par la religion, les fêtes celtiques sont encore célébrées de nos jours.
Puisqu’il est dit qu’Halloween incarne la rébellion de l’ombre contre la lumière, évidemment il y avait de quoi inquiéter l’église ! Mais il s’agit tout simplement du symbole de l’hiver approchant et du repos de la Terre.
Bien sûr à l’origine on ne fêtait pas Samhain à grand renfort de déguisement, de citrouilles vidées effrayantes et de quête de bonbons. Jadis les lanternes étaient creusées dans des navets ou bien des betteraves. Les couleurs de cette fête sont le orange pour l’automne et la teinte que les arbres prennent à cette époque de l’année et le noir pour la nuit, l’obscurité, la mort.
C’était la « Nuit Espiègle ». Les jeunes gens se noircissaient le visages et tendaient des embuscades sur les chemins avec des lanternes affectant des têtes de mort. Les villageois se travestissaient avec des costumes et des masques saugrenus. Chacun concoctait des farces et des amusements cette nuit là. Les enfants qui allaient de porte en porte recevaient en offrande des pommes et des noix. Ainsi déguisés les plus jeunes représentaient les esprits des morts à qui il ne fallait pas refuser la nourriture sous peine de provoquer leur vengeance. S’il n’y avait pas de dons, les farces allaient bon train afin de se venger ! D’où la fameuse formule des enfants « Trick or treat », un tour ou un festin, sous entendu aujourd’hui « les bonbons ou la vie »!
Un des animaux du bestiaire celtique qui symbolise ce sabbat, c’est le corbeau. Qu’y a-t-il de plus noir que cet oiseau redouté et mal aimé à cause de son cri rauque, son goût pour la charogne et pourtant d’une intelligence redoutable.
Car le corbeau chez les Sorcières est un symbole de sagesse et de prédiction. Il est de bon conseil quand il vient croasser à l’oreille ! Pour la petite histoire, au pays de Galles et en Cornouailles, il est de mauvais augure de tuer un corbeau, car il est dit que lorsque le roi Arthur est mort, son âme a prit la forme d’un corbeau et qu’il se plaît à planer au-dessus de ses repaires favoris.
Le Corbeau est aussi un passeur d’âme dans les croyances des pays nordiques. Dans la mythologie scandinave on le retrouve sur le siège d’Odin et au Japon cet oiseau d’une intelligence rare est considéré comme un messager divin.
Samhain est donc notre nouvel an de Sorcières, c’est le moment de se recentrer sur soi, de faire le bilan de l’année qui vient de s’écouler et de présenter ses souhaits pour la nouvelle année qui commence. On dresse sur la table une nappe noire et des chandelles oranges et on fait brûler de l’encens de menthe, pomme et sauge. Puis on prend le temps de s’asseoir dans le silence pour penser aux êtres chers qui nous ont quittés. On laisse une place à notre table pour les âmes des défunts et une chandelle à la fenêtre pour les guider. Puis on enfouit des pommes dans le sol pour les « nourrir » pendant leur « voyage ».
Pour ma part, Samhain est un de mes sabbats préférés, même si notre rapport avec la mort est encore loin d’être joyeux ! Il est bon d’essayer. Au Mexique par exemple, où la fête des morts tombe le même jour que Samhain, rien n’est pareil. Les cimetières se remplissent de lumières et de monde et l’on partage le repas près des tombes, en compagnie des disparus.
La grande activité majeure à Samhain reste tout de même de s’amuser à confectionner des lanternes avec des citrouilles ! Les idées de cuisine ne manque pas.
Même si les produits dérivés d’aujourd’hui ne sont pas de mon goût, je dois bien avouer que certaines créations maison me font craquer, comme par exemple ce superbe gâteau sur le thème de l’Étrange Noël de Monsieur Jack.
Mon petit secret depuis de nombreuses années c’est que j’aurais aimé m’appeler Sally, car je dois bien l’avouer je suis amoureuse de Jack Skellington !
Joyeux Samhain, Joyeux Halloween !
Nous allons fêter Yule.
« Tears in my eyes » de Cécile Corbel tirée du film « Arrietty
C’est l’hiver cette fois et pour de bon. Comment pourrait-il en être autrement? C’est le solstice d’hiver, le 21 Décembre. C’est notre jour de lumière le plus court et la nuit la plus longue de l’année. On célèbre les jours qui vont de nouveau rallonger mais aussi les jours les plus difficiles de l’année qui s’annoncent.
Pour les Sorcières, c’est la « Nuit de la Déesse Mère » qui s’efforce à cette période de donner le jour à l’enfant étoile.
Lors de cette période sombre où la Terre est laissée au repos, on se doit de faire entrer dans nos maisons des plantes toujours vertes, symboles d’une vie toujours présente.
D’abord le Houx, l’arbre sacré qui apporte la protection.
Puis le Lierre promesse de vie.
Enfin le Gui symbole de fertilité et de chance.
C’est le temps d’imiter les graines dormant dans le sol, prêtes à germer. Les Sorcières se plongent dans le mental, la méditation, la recherche de nouvelles idées, l’élaboration de nouveaux projets. C’est le temps de la réflexion et des nouvelles résolutions. Le temps n’est plus aux regards en arrière. Il faut aller de l’avant.
Partout l’on allume des bougies symbole du Soleil qui reviendra bientôt et qui entame sa course vers le Sud.
Notre étincelle vitale se recharge en énergie bienfaitrice auprès de leurs flammes.
C’est le temps de se retrouver en famille, de se réchauffer mutuellement le coeur.
Autrefois les festivités de Yule se prolongeaient pendant environ 12 jours après le solstice.
Il est difficile de retrouver la nature exacte de cette célébration celtique car au IVème siècle, l’Église de Rome (encore!) superpose à cette fête de la naissance du Soleil (Sun) la fête de la naissance du fils (Son).
Cela dit dans beaucoup de mythologies bien antérieurs au christianisme, le solstice d’hiver a toujours été le temps des naissances divines comme entre autres Apollon, Osiris, Bacchus, Krishna, Bouddha…
L’église eut beau s’évertuer à rappeler qu’il fallait fêter la naissance du Christ et non pas celle du Soleil les coutumes perdurèrent, car durant des milliers d’années auparavant la célébration était toujours basée sur une même raison : Bannir l’obscurité et accueillir le retour de la lumière.
D’ailleurs on vois se profiler à cette époque l’ébauche de ce qui deviendra plus tard notre sapin de Noël, puisque déjà on décorait un arbre symbole de vie avec des fruits, des fleurs séchées et du blé.
L’arbre de vie était le plus souvent un conifère puisque les sapins faisaient partie des arbres qui restent verts toute l’année et savent résister au grand froid. Rappel des esprits de la forêt, invincibles.
Les pommes sont bien sûr le fruit de la saison et décorent le foyer.
Le nom de « Yule » vient de la mythologie scandinave et désigne la moment de l’année où Heimdall, (dieu gardien du pont, représenté par un arc-en-ciel, qui sépare le monde des dieux de celui des mortels) qui siège sur son trône au pôle Nord et décide d’aller visiter ses enfants sur terre.
Ainsi il se rend dans chaque foyer pour récompenser ceux qui ont bien agi durant l’année et leur fait un présent qu’il dépose dans leur chaussette. Ceux qui n’avaient pas été bons, retrouvaient à l’aube leur chaussette emplie de cendre.
Cela ne vous rappelle pas quelque chose? Ou quelqu’un? Notre père Noël n’est pas si loin, mais il n’est pas encore né même s’il est évident qu’il provient de ces mythologies nordiques.
Yule a toujours été une fête au cours de laquelle on se retrouve pour se conter des légendes, festoyer, s’offrir des présents, partager un repas et chanter ensemble.
Les traditions de Yule, en dehors des couronnes de houx, des arbres décorés de gui et de lierre, sont les échanges de présents mais surtout la bûche de Yule.
Là aussi quelque chose ne résonnerait-elle pas dans votre tête. La Bûche!! Mais c’est bien sûr. A l’origine et on le doit bien au sabbat de Yule, la bûche était une vraie bûche de bois bien sûre, qui est devenue plus tard le gâteau chargé de crème au beurre, crée vers 1834 par un ouvrier pâtissier, dont on se régale chaque année et que les moins gourmands ou adeptes du dessert plus léger ont désormais adopté dans sa version glacée!
Bref, toujours est-il que je vais vous raconter ses origines, les vraies.
Comme je l’ai dis, Yule est la nuit la plus longue de l’année, mais c’est aussi la dernière. Aussi pour fêter, mais également encourager le retour de la lumière du Soleil, on faisait brûler une énorme bûche dans la cheminée.
La bûche de Yule ne devait en aucun cas être achetée. Elle devait être récoltée sur sa propre terre ou offerte. Après avoir été soigneusement choisie, elle était traînée dans la neige jusqu’à la demeure et placée dans la cheminée.
Ensuite on la décorait avec des plantes de saison, puis on l’arrosait de cidre ou encore de lait ou de bière. Pour finir on la saupoudrait de farine et on y mettait le feu à l’aide d’un morceau de la bûche de l’an passé, conservé dans ce but. La bûche devait brûler toute la nuit et ses braises devaient se consumer doucement pendant les 12 jours qui suivaient la cérémonie.
A l’époque les cheminées étant grandes et leur manteau pouvaient abriter toute la famille autour du feu de Yule. Il arrivait même que la bûche soit si grande que l’on faisait brûler une extrémité et que l’on avançait le tronc dans la cheminée à mesure qu’il se consumait, comme le faisaient les Vikings dans leurs demeures.
En Provence, la tradition voulait que ce soient le plus vieux et le plus jeune qui mettent la bûche dans le foyer !
Les rites associés à la mise au foyer de cette bûche étaient les gages d’une bonne année à venir.
la bûche, qui devait être coupée avant le lever du soleil, était parfois décorée de feuillages et de rubans.
lors de sa combustion, la bûche était, dans certaines régions, arrosée de vin afin d’assurer une bonne vendange ou de sel pour se protéger des mauvais sorts.
Nous serons en Lune descendante cette année pour le sabbat de Yule, juste un jour après la pleine Lune.
C’est donc le retour du Soleil, sa renaissance. C’est un symbole d’espoir, de renouveau. On célèbre d’ailleurs à ce moment de l’année beaucoup de mariages chez les païens. C’est le temps des unions et c’est de là que nous est resté cette jolie tradition du baiser rituel sous le gui!
C’est aussi le second sabbat de l’année wiccane. Après Samhain et la fête des morts, c’est le retour vers la lumière. C’est pour cela qu’une fois de plus le feu symbolise cette lumière qui renaît.
Chez les peuples anciens du Nord, c’était la fête du Feu que les chrétiens ont ensuite remplacée par la Sainte Luce fêtée quelques jours plus tôt (le 13 décembre) et qui nous vient du latin « lux », la Lumière!
Prononcé « Youl », dans le grand nord le soleil ne se lève pas du tout ce jour là!
A cette occasion je vous laisse découvrir un court passage du Livre des Ombres :
Alors que le Dieu Soleil est au nadir de sa puissance et de sa majesté,
l’année descendante est révolue, et le règne du Roi-Houx prend fin.
Le Soleil renaît et l’année croissante commence.
Le Roi-Chêne doit sacrifier son frère et régner sur la terre jusqu’au zénith de l’été,
lorsque son frère renaîtra.
A cette période de l’année il est de bonne augure de prendre soin des animaux qui entourent votre foyer, nourrir les oiseaux par exemple. Confectionner des boule de graisse chargées de graines et de pain rassis réduit en miettes pour leur assurer de passer l’hiver et profiter de leur présence sur vos fenêtres.
Pour le repas de Yule, décorez votre table, d’écorces, de pommes de pin, des dernières feuilles aux senteurs de mousse et d’automne, de lierre, de rameaux de houx et de branches de sapin. Faites brûler des bougies rouges et vertes ainsi que de l’encens confectionné avec des épines de pin, des baies de genièvre et du bois de cèdre.
Parfumez votre maison avec des huiles essentielles de cèdre, d’épicéa, de clou de girofle et de cannelle.
Faites des gâteaux au miel et la cannelle. Agrémentez votre repas avec des noisettes, des pommes bien sûr sous toutes les formes, y compris dans le cidre, boisson de prédilection pour Yule ou encore de bonnes infusions d’hibiscus ou de gingembre sans alcool mais tout aussi remontantes! Et pour le plat, privilégiez une volaille, un poulet, un chapon ou une oie aux épices.
Je vous souhaite un joyeux Yule à toutes et à tous, n’oubliez pas de prendre soin de vous, de ceux que vous aimez et de partager ensemble autant de chaleur qu’il y a de froid dehors. Que la bûche de ce beau sabbat brûle longtemps dans nos coeurs.
Nous allons fêter Imbolc
Le sabbat d’Imbolc qui fait suite au solstice d’hiver, célèbre Brigit, la déesse Irlandaise du Feu le 2 février. C’est une ardente protectrice des femmes, des enfants et jeunes animaux, ce que le christianisme n’a pas manqué d’adapter puisque Sainte Brigitte est devenue la sage-femme de Marie.
Pour les Sorcières, Brigit est la sage-femme du printemps. C’est elle qui éveille la Terre de son souffle, les jours sont plus longs, l’hiver desserre son étreinte et les premières perce-neige font leur apparition.
Appelées les « jeunes filles de Février » elles viennent embellir les jardins et les bois.
C’est un moment de l’année où sonne le départ de certains oiseaux migrateurs comme les cygnes sauvages qui ne supportent pas la chaleur et prennent leur envol aux premiers signes du retour du printemps.
Cette fête est aussi associée à la traite car c’est pour les païens, la naissance des premiers agneaux et les brebis commencent à donner du lait.
C’est donc une célébration très féminine.
Même si les rations sont un peu maigres on consomme tout ce qui est lié au lait. Le beurre, la crème, des galettes, les crêpes, des petits pains.
Le lait symbolise la purification à la fin de l’hiver.
C’est le retour de la Déesse avec l’allongement des jours. La chaleur du Soleil éveille et fertilise la Terre. La germination commence doucement. C’est l’annonce du printemps.
Une fois de plus, par ce retour du Soleil on célèbre l’astre et l’on se purifie par le feu qui le symbolise.
Au sortir de l’hiver on allume donc pour Imbolc, une bougie blanche dans chaque pièce de la demeure afin d’y apporter lumière et bénédiction de la Douce Mère.
Imbolc fêtant le retour de la lumière, ce sabbat symbolise également l’accès à la connaissance et à la sagesse.
Brigid, la patronne de cette fête était d’ailleurs la déesse de la sagesse, de la poésie, de la divination, de la prophétie et de la guérison.
En l’honneur de cette déesse on fabrique aussi les fameuses « Croix de Brighid » que l’on accroche aux portes des maisons pour s’attirer une bonne protection.
C’est aussi l’occasion de faire un grand nettoyage matériel et spirituel.
Fabriquez des bougies, promenez vous en forêt.
Faites des plantations, seul ou avec vos enfants.
Lors d’une promenade, pensez à attacher des fils ou de fines bandes de coton dans les branches des arbres ou encore vos cheveux récupérés sur votre brosse. Les oiseaux les utiliseront pour leurs nids. Une jolie façon de « recycler »naturel!
Méditez. Eprouvez la sensation d’être une graine enfoncée dans la terre et qui s’éveille aux premiers rayons du soleil.
La purification passe par le fait de chasser les mauvais éléments du passé et la préparation à une nouvelle vie.
La célébration passe aussi par la fabrication et la consécration des bougies qui seront utilisées tout au long de l’année à venir. Merci aux abeilles de nous apporter la lumière originelle, grâce à la cire naturelle!
Imbolc est une fête de la fertilité, du feu, et de la lumière. Il y a bien longtemps, on allumait pendant ce sabbat des brasiers et des flambeaux. La coutume perdure de nos jours de manière plus simple : Les Wiccan célèbrent cette fête en tenant une bougie à la main ou en allumant des bougies partout dans leur maison.
A Rome cette fête avait lieu pendant les Lupercales, les fêtes dédiées à Junon. C’était le renouvelement du feu des Vestales. On célèbrait la Lumière qui augmente depuis le solstice d’hiver, Yule.
Une jolie coutume qui est encore pratiquée aujourd’hui consiste à placer une chandelle allumée à chaque fenêtre, la veille d’Imbolc, et à les laisser brûler jusqu’au lever du soleil le lendemain matin, pour s’assurer d’un soleil radieux pour l’année à venir.
Appelée la « Fête des Flambeaux » ou encore « l’Heure des Chandelles » personne ne s’étonnera donc que cette fête soit devenue la « Chandeleur ». Lorsque cette fête fut christianisée, elle devint la présentation du Seigneur au Temple.
Cela vous dis quelque chose? Mais bien sûr! Les origines sont là. La Chandeleur, pour les chandelles et la célébration du feu sacré et les crêpes traditionnellement consommées à cette période avec le lait des premières traites.
Les crêpes ou galettes représentaient bien sûr le Soleil mais aussi la pièce d’or que l’on tenait dans la main gauche en faisant sauter la première crêpe de la main droite. Il ne fallait pas rater son coup et la retourner sans faux pas. Ensuite la pièce était placée dans la crêpe et déposée sur la cheminée ou en haut d’un buffet jusqu’à l’année suivante. On récupérait la pièce pour la donner à un pauvre et ainsi s’assurer bonne fortune pour toute l’année à venir.
Tout vient encore d’un sabbat de sorcières! Ne cherchez plus, vous êtes cernés d’origines mystiques dans tout ce que vous fêtez!
Joyeux Imbolc!
Nous allons fêter Eostre
Ou Ostara, le sabbat du printemps!
Après Imbolc et ses perces neige, c’est la merveilleuse équinoxe de printemps. Equilibre parfait entre la nuit et le jour, entre la lumière et l’obscurité.
La fête ecclésiastique de Pâques est une façon d’accueillir l’esprit de renouveau à travers la résurrection du Christ mais depuis bien plus longtemps dans les pays celtiques, le nom de Pâques, « Easter » vient du nom de la déesse Eostre dont l’animal sacré est le lièvre, remplacé depuis par le gentil lapin de Pâques!
Le Soleil se lève parfaitement à l’est lors de cette équinoxe, d’où l’origine du nom d’Eostre, déesse de L’Est.
Les jours vont à présent devenir plus longs que les nuits. Dans certaines régions d’Europe comme en Allemagne on commence même à faire descendre des collines, des roues de paille enflammée, comme on le fait lors du sabbat de Litha en Juin.
On célèbre la croissance qui se symbolise par la figure du lièvre qui est l’emblème de la déesse germanique.
Le lapin de Pâques est un pâle descendant de l’ancienne figure païenne aux longues oreilles, totem de fécondité.
Les œufs, symbole de fertilité, sont des « vies potentielles » sur lesquels on inscrits ses vœux sous forme de dessins afin de les imprégner de la magie de nos rêves, avec l’espoir qu’ils deviennent réalité lorsque viendra l’été.
Ils sont devenus les œufs en chocolat du lapin de Pâques et les ailes de la cigogne d’Eostre, (peut-être celle qui amène les enfants dans des baluchons !) ont été prêtées aux cloches de l’église pour qu’elles puissent s’échapper des clochers au matin, 7 jours après le dimanche des Rameaux.
Mais chez les Sorcières, le lièvre et les œufs sont déjà là !
C’est le moment de sentir le soleil caresser nos visages, d’admirer les tapis de jonquilles dans la forêt, d’observer les oiseaux construire leur nid et de prendre conscience du renouveau de la vie dans chaque bourgeon.
Chez les Sorcières et pour la Déesse de la Lune, le lièvre est un animal sacré. Nous aimons bien les lapins mais de toute évidence, ils ne font pas le poids !
Alors quand vous ramasserez les chocolats dans quelques jours, vous penserez aux grandes oreilles et à vos vœux pour l’été prochain !
Joyeux Printemps.
Nous fêtons Beltane.
Oui, le 1er Mai, l’on fêtait l’arrivée de l’été mais aussi la célébration de l’esprit de la forêt, symbole de fertilité et de changement.
C’est le temps des couronnes de fleurs, de la floraison de l’aubépine, plante emblématique de Beltane et on honore donc ‘‘l’Homme Vert’’ lié au printemps et à la renaissance. Nous sommes au terme du premier tiers de l’année.
On célèbre la vie, la fécondité, l’amour et la sexualité. La saison sombre laisse place à la saison claire et l’union charnelle est sacrée cette nuit là compte tenu des énergies présentes.
Bien que n’étant pas une fête solaire liée aux équinoxes ou aux solstices, Beltane est une fête de feu et de purification.
Beltane signifie ‘feu éclatant’ ou ‘feu favorable’ et était associée au dieu gaulois Belenos.
Autrefois, la veille du premier mai, les druides allumaient, le soir venu, de grands feux en haut des collines, tournés vers l’est ils entamaient le rituel qui allait durer toute la nuit.
Des offrandes étaient jetées dans les flammes pour obtenir bienveillance sur les troupeaux et les récoltes. Parfois deux grands feux étaient allumés et le bétail était mené pour passer au milieu et y être purifié. On jetait également au pied des feux de la crème, du lait caillé ou encore de la bière en guise d’offrande.
Ce jour là, tous les feux, entretenus jour et nuit, devaient être éteints dans chaque foyer. Lorsque la fête se terminait et que l’aube pointait chacun remportait quelques braises du feu sacré mourant pour rallumer un feu neuf dans sa maison pour la nouvelle année à venir.
Le lendemain, selon une très ancienne coutume, les jeunes filles qui allaient avant l’aube se laver à la rosée de mai s’assuraient d’un joli teint. On allait par la prairie se défaire de ses vêtements pour se rouler nue dans l’herbe mouillée. Faute de beauté cela s’avérait vivifiant à coup sûr!
La sorcière recueille la rosée de ce jour au cœur des corolles de fleurs d’aubépine, arbre sacré de mai. Cette rosée est connue pour ses vertus magiques, vitales et curatives.
Beltane fête l’union de deux éléments à la source de toute vie sur Terre. Le feu sacré qui représente le Soleil et sa lumière dans le royaume du Ciel, puis l’eau venant des profondeurs de la Terre dans le royaume de la Mer. Leur union représente la fertilité et le commencement de l’été.
La Sorcière se rend à la source ou la rivière avant le levé du jour pour remplir un calice avec l’eau de ce premier jour de mai, puis elle attend le soleil pour offrir l’eau du calice à la caresse des premiers rayons de l’astre. L’eau se charge du pouvoir du feu. Elle devient alors un élixir précieux à conserver pour toute l’année à venir.
À Beltane la frontière entre le monde des fées et le notre est très mince. C’est le moment de l’année où nous sommes le plus proches des esprits de la Nature. C’est le temps du bourgeonnement, le retour de la chaleur, l’accueil de la lumière.
Les ‘‘Mâts de Mai’’, à ne pas confondre avec les mâts de Cocagne, étaient dressés comme le symbole des forces de la nature. Le mât symbole masculin et la couronne de fleurs qui le surplombe, symbole féminin. On dansait autour pour représenter l’acte sexuel en enlaçant de grands rubans autour du mât.
L’Homme Vert est lié au dieu gaulois Cernunnos, aussi appelé le ‘‘Dieu Cornu’’. Un personnage portant des bois de cerf sur la tête et s’unissant à la Déesse durant la fête de Beltane, tout comme le feu avec l’eau.
De cette croyance, naît la célébration de cette union, et avec elle les chants et les danses où chaque fille choisi son compagnon pour la nuit, imitant le Dieu et la Déesse pour, avant le jour, rendre hommage à la vie.
Fête de Beltane à Édimbourg, Écosse
»Fire Festival »
De ces anciens rites païens l’église n’a sans doute voulu voir que de la sorcellerie dans la frénésie des danses et l’enfer dans les feux flambants au cœur de la nuit, le diable chez le Dieu cornu et une vulgaire sorcière dans la Déesse, se donnant au démon et non à l’esprit de la Nature.
Célébration de Beltane à Stonehenge
L’église dénonça le caractère satanique de cette fête, proclamant tout d’abord comme aliénant le fait d’attribuer une valeur aux esprits animaux et végétaux. Puis la fête païenne fût interdite, déclarée folle et ridicule. L’inquisition en fit un sabbat de sorcières.
Aujourd’hui le 1er Mai a revêtu d’autres significations telle qu’avant tout celle de la fête des travailleurs en France en mémoire de la fusillade de Fourmies lorsque l’armée tire sur des grévistes pacifistes en 1891.
Quant au Muguet de Mai, nous le devons au roi Charles IX qui en ayant reçu un brin en guise de porte bonheur le 1er Mai 1561, décida d’en offrir chaque année aux dames de la cour.
Mais pour les Sorcières, cette date est avant tout celle de Beltane et elles n’oublient pas les rituels ancestraux qui lui sont liés. C’est la fête du printemps, de la lumière, de la vie et de l’amour.
Joyeux Beltane !
Nous allons fêter Litha
Fête païenne qui correspond bien sûr au solstice d’été le 21 juin.
Les Sorcières se rassemblent la veille au soir et au cours de différents rituels, attendent ensemble le levé du jour le plus long de l’année et ne dorment donc pas pendant la nuit la plus courte.
Le couché du Soleil est accompagné de roulements de tambours qui reviennent à l’aube pour encourager les efforts du vieux Soleil, afin qu’il s’élève haut et brille longtemps sur ce jour le plus long.
Le nom de « Litha » aurait pour origine la roue. Une coutume millénaire veut qu’à une époque on lançait du haut d’une colline une grande roue enflammée pour symboliser la descente du Soleil à l’apogée. Si le feu s’éteignait avant la fin de sa course, il fallait s’attendre à une mauvaise récolte mais si la roue brûlait jusqu’au bout avec vigueur sous les hourras c’était promesse d’excellentes moissons.
Litha fête à la fois le moment où l’astre du jour est le plus puissant mais également le déclin de ses pouvoirs puisque les jours vont commencer à diminuer.
C’est un paradoxe, un passage, une transition qui nous rappelle que ces instants sont éphémères. Vie, mort, recommencement, cycle et changement perpétuel.
A Stonehenge, dans le Wiltshire en Angleterre, des cérémonies druidiques se tiennent encore aujourd’hui lors des solstices. On s’y réuni pour voir le point de l’aube marqué par la « Pierre-Talon ». (the Heel Stone).
Les fêtes du solstices sont aujourd’hui marquée par la Saint Jean célébrée par les chrétiens trois jours plus tard, le 24 juin en général. Saint Jean-Baptiste est né 6 mois avant Jésus aussi la fête tombe-t-elle 6 mois avant Noël!
On y allume des feux pour l’occasion tout comme pour Litha. Notre solstice moderne aujourd’hui est assez similaire avec la fête de la Musique. Lors des fêtes de Litha on chantait, jouait de la musique et racontait des histoires pour veiller jusqu’à l’aube et profiter pleinement de cette longue journée de lumière. Mais pour cette célébration, cela avait lieu la veille du 21 juin!
De nos jours on fête surtout le premier jour de l’été avec des concerts et des fêtes foraines partout à travers le monde.
Le 21 juin reste une date importante dans bien des cultures. C’est une fête solaire ce qui la rend universelle comme le solstice d’hiver et les équinoxes de printemps et d’automne.
Par exemple dans les pays nordiques, où, sous certaines latitudes, le Soleil ne se couche jamais à cette période de l’année. Les nuits blanches de Saint-Pétersbourg en sont une belle démonstration. L’atmosphère à partir de la mi-journée se transforme en un éternel crépuscule et une aube interminable.
Litha est en quelques sorte une extension de la célèbre fête de Beltane. On y glorifie encore le pouvoir magique du Feu. On y implore le Soleil de ne pas se retirer dans l’obscurité de l’hiver… Pas encore. C’est pourquoi on allumait de grands feux pour donner encore un peu de force au Soleil afin qu’il fasse mûrir les fruits et le grain de juillet.
La coutume celtique faisait commencer ce grand jour du milieu de l’été la veille au soir. Faire commencer le jour au crépuscule!… D’où le titre de la pièce de Shakespeare : « Le Songe d’une Nuit d’Été ». (« A Midsummer Night’s Dream », la nuit du milieu de l’été!).
Les filles s’habillaient de blanc et ornaient leur têtes de feuilles de laurier.
Celles qui voulaient trouver un mari, confectionnaient une guirlande de 9 sortes de fleurs, marchaient à reculons et jetaient la guirlande derrière elles en souhaitant qu’elle fut prise par la branche d’un arbre. Le nombre de fois ou la tentative échouait indiquait le nombre d’années où elles resteraient filles.
Litha est aussi le moment de l’année pour les Sorcières de faire une belle récolte de plantes médicinales et herbes magiques qui sont au mieux de leurs pouvoirs. C’est le temps de la préparation des multiples philtres et potions dédiés à l’amour, la guérison et la protection.
La fleurs de millepertuis par exemple, plus efficace que jamais si cueillie à minuit avec une incantation secrète. Elle a le don d’apporter paix et prospérité dans une maison et d’en éloigner les mauvais esprits. Mais il est dit que si l’on marche dessus le soir de Litha on risque de se retrouver dans l’Autre Monde, celui des fées!
C’est LA fleur du Soleil par excellence, tant par sa forme que par ses vertus médicinales. Ce n’est pas un hasard si elle a le pouvoir de soigner les états dépressifs légers et passagers souvent à l’origine du manque de lumière en période hivernale. Qui mieux que la Fleur du Soleil pourrait s’en charger?!
De plus il n’existe pas d’huile végétale de Millepertuis. L’huile que l’on trouve est en fait un « macérât solaire ». Les fleurs jaunes d’or sont disposées dans un récipient bien tassées et recouvertes d’huile d’olive vierge. La macération prend environ 3 mois et doit rester au soleil. Et oui, le Soleil encore une fois! Une « réserve » de chaleur et de lumière pour l’hiver prochain! Cette huile est aussi excellente pour calmer les brûlures, les coups de soleil et les diverses irritations de la peau.
Il ne faut pas oublier pour autant l’Achillée millefeuille qui selon les croyances procurait la « seconde vision » quand on la posait sur les yeux.
La Verveine qui éloignait les démons amoureux.
La Fougère qui, récoltée selon un rite secret, pouvait rendre invisible.
La précieuse Armoise qui intensifie et contrôle les rêves.
Le sabbat de Litha est le moment où le Soleil est le plus proche de la Terre.
Une fois de plus, la frontière entre les deux mondes est mince à cette date.
On place plusieurs miroirs dans la maison pour refléter les rayons du Soleil et les faire circuler dans toutes les pièces de la demeure.
Ce jour, on couvre la table d’une nappe verte et on la décore de rameaux de chênes et de fleurs des champs. Le repas est celui du Soleil, de tout ce qu’il nous apporte et de tout ce qui s’y rapporte. On consomme des fruits frais, du vin, des gâteaux au miel, de la bière, des mangues, des tartes aux fraises et de la crème glacée à la rose et du safran.
Ce jour-là il ne faut pas oublier non plus de garder la part des esprits en leur laissant un peu de lait et de miel sur le pas de la maison.
Image tirée de la couverture du livre « La cuisine des Fées » que vous retrouverez dans le Chaudron Bouquiniste et que je vous conseille vivement!
Quant à moi pour l’occasion j’ai choisi mon parfum du jour. Ce sera le chèvrefeuille, récolté l’année dernière à la même période et macéré dans l’alcool doux, il est désormais parfait et porteur de tous les rêves de l’année.
Joyeuse Litha à toutes et tous et que vienne enfin l’Été!
Nous fêtons Lugnasad!
Connu aussi sous le nom de « Lammas », c’est le premier sabbat de sorcière enfin en pleine nature. Ce soir la Lune est pleine et nous célébrerons les récoltes de l’année.
Nous sommes à mi chemin entre le solstice d’été (21 juin : « Litha ») et l’équinoxe d’automne (21 septembre : « Modron »).
Le nom de Lugnasad vient du dieu gaélique « Lug » qui est une déité solaire pour les païens.
C’est le commencement de la saison des moissons et on fête la générosité de la Terre.
La croissance, la mort et la renaissance du grain symbolise le cycle humain. On se concilie l’esprit du blé pour l’attirer et qu’il revienne dans les champs.
Les textes anciens parlent d’une vieille coutume selon laquelle un couple faisait l’amour dans un champs où le blé avait été coupé pour mettre en scène la régénération des cultures.
Lugnasad était aussi l’occasion d’une vaste exposition de tous les arts. Athlétiques, artisanat, jeux, courses de chevaux. Au commencement des moissons venaient les réjouissances, foires et veillées.
On fabrique des poupées de paille, cages pour capturer l’esprit du blé.
Pour les Sorcières la récolte est un don de la Déesse Mère.
C’est à la fois le moment de l’abondance et celui du sacrifice lors du fauchage.
De nos jours nous avons tout à portée de main. Tous les aliments, fruits et légumes tout au long de l’année sont disponibles. Nous perdons peu à peu la notion des saisons et des cycles de la Nature.
Il est difficile de rester connectés à Elle et de comprendre l’importance des récoltes pour des gens qui dépendent entièrement des réserves de nourriture de l’année précédente.
Pour les sorcières c’est l’occasion de célébrer un moment d’abondance avec l’engagement de rendre ce qu’elles ont reçu.
Ce soir danse et fête au programme près du champs de blé tout juste fauché près de la maison.
Joyeux Lugnasad à toutes et tous!
Nous allons fêter Mabon
Dans la nuit du 21 au 22 septembre il sera temps.
Les arbres se colorent déjà et revêtent leur robe dorée, ambre et rouge. C’est le temps de la transformation et la Terre se prépare au sommeil. Mabon est le crépuscule de l’année.
Mabon ou bien Modron, « Winter Finding », ou encore « Festin d’Avalon », marque l’équinoxe d’automne.
Mabon est le dieu que l’on honore ce jour ainsi que sa mère, Modron, d’où les deux noms pour ce sabbat.
C’est la fin de l’été et, à cette date précise, le jour et la nuit ont la même durée. Mais le déclin du Soleil s’avance. Les ténèbres et le froid vont envahir la Terre.
C’est le temps de la seconde récolte. Après les premières moissons de Lughnasad au 1er Août, il est temps à présent de finir d’emmagasiner les réserves pour l’année et l’hiver qui vient. Ce que la Terre nous octroie généreusement comme principalement le raisin. Le temps des vendanges a sonné.
Modron est en quelque sorte le « Thanksgiving » des Sorcières. C’est de nouveau un sabbat au cours duquel on remercie la Terre et l’on est reconnaissant pour ce qu’elle nous donne et pour ce que la vie nous apporte.
Modron est le sabbat où l’on se prépare pour les longues heures d’obscurité à venir. Les jours diminuent et l’on entre dans la période froide de l’année et le repos de la Terre.
Le repas de Mabon se compose des produits de saison. Du raisin bien sûr mais aussi des pommes de terre, des carottes, du maïs, des noisettes, du pain et des noix, mais aussi des citrouilles.
Les pommes sont le fruit principal du moment avec les poires. Les pommiers marquent la frontière entre les mondes. Ils rappellent aussi leur lien à Avalon, l’île des pommiers.
Lors des rituels de Mabon les Sorcières coupent les pommes pour en révéler le mystère intérieur : Une étoile à 5 branches qui représente les éléments. L’Air, le Feu, l’Eau, la Terre et l’Esprit. On mange les pommes pour se rappeler que nous marchons entre les mondes, entre la lumière et l’ombre, entre les vivants et les morts.
La table se pare de ramilles et de glands de Chêne, de pommes de pin, de feuilles mortes de toutes les teinteset essences glanées au gré de marches dans les bois ainsi que de la vigne, du lierre, des fougères.
C’est le moment de faire du vin et du whisky. De mettre les plantes à sécher et de récolter les graines pour les semences de l’année prochaine.
Le sabbat de Mabon est propice pour les Sorcières à la méditation et au recentrement sur soi. C’est un sabbat qui se veut sobre pour symboliser à la fois l’abondance des récoltes pour l’hiver mais aussi leur limite ce qui implique de les respecter puisqu’elles ne sont pas inépuisables.
Le symbole de Mabon reste cependant la corne d’abondance.
Il est temps de vous souhaiter à toutes et tous un joyeux Mabon en vous quittant sur une prière de Sorcières extraite du Livre des Ombres.
Nous fêtons l’Epiphanie. Nous fêtons les Saturnales.
Euh… oui d’ici ça a l’air plutôt chaud! Bref…
Traditionnellement on mange la galette ce jour là mais il s’agit là de deux fêtes qui n’ont pas grand chose à voir l’une avec l’autre. Leur origine et leur signification sont différentes.
Lorsque vous aurez mangé votre galette ce 5 janvier, sachez qu’en vérité vous aurez célébré un rituel païen très ancien.
Chez les Chrétiens, l’Epiphanie célèbre la visite des rois mages à l’enfant Jésus.
Mais dans l’antiquité on célèbre les Saturnales. Une série de fêtes qui se déroulaient, durant plusieurs jours, après le solstice d’hiver, le 21 décembre. On confectionnait pour cette occasion des galettes rondes symbolisant le Soleil et son retour, puisque les jours rallongent depuis Yule.
Ce jour, chez les Romains, on désignait un esclave, tiré au sort par le biais d’une fève ou d’un haricot placé dans une galette de blé. Durant toute une journée, les rôles étaient inversés. L’esclave désigné devenait le maître des lieux et pouvait donner des ordres.
Cependant, selon les événements et les désirs que ce dernier exprimait, il pouvait retrouver sa condition d’esclave le lendemain ou bien être mis à mort pour s’être montré trop présomptueux !
Les Saturnales duraient de fin décembre (le 21) à début janvier (autour de la première pleine Lune). Les rôles étaient échangés afin de déjouer les tours néfastes de Saturne, dieu détrôné par son fils Jupiter, qui l’avait envoyé sur Terre comme simple mortel.
L’esclave désigné par le sort devenait « maitre des saturnales » ou « roi du désordre ». Le plus jeune de la maison se plaçait sous la table pour dévoiler le bénéficiaire de la part que l’on présentait. On tirait donc au sort le roi du jour, d’ou la tradition de tirer les rois !
On retrouve ce principe de roi d’un jour dans les fêtes médiévales comme la « fête des fous », avec le Charivari ainsi que les différents carnavals où tout était permis durant une journée.
L’église ne voyait pas cela d’un très bon œil d’ailleurs. Elle trouva quant à elle le moyen de calquer sur une ancienne tradition païenne une fête bien à elle. La présentation, l’apparition de l’enfant Jésus aux trois Rois Mages. D’où le rapprochement entre nos trois compères guidés vers le Christ par une étoile et la galette des Rois alors qu’au départ il n’y a aucun rapport !
De cette nouvelle tradition on pris l’habitude de garder une part de galette, appelée la « part de la Vierge » ou la « part du pauvre » mise de côté pour donner aux mendiants.
Au XVème siècle on fabriquait pour l’occasion un dessert de pâte sablée fourrée de crème d’amande.
La galette que nous connaissons aujourd’hui, en pâte feuilletée et frangipane apparaît au XVIIème siècle.
L’histoire raconte plusieurs anecdotes mais il est dit que l’on doit la recette de nos jours à Marie de Médicis, la seconde épouse d’Henri IV. Elle revint d’Italie avec cette recette de crème à la poudre d’amande élaborée par le cuisinier d’un de ses soupirant, le comte Frangipani. Mais on n’a jamais connu le nom du cuisinier !!! La recette rapportée plut beaucoup à la cour de France et c’est ainsi que naquit la Frangipane.
La galette disparaît à l’époque de la Révolution. Son nom de « gâteau des rois » est transformé en « galette de l’égalité » alors que le jour des rois devient celui des sans culottes. Mais la disparition de la galette fut de courte durée. Elle réapparait peu de temps plus tard.
A la fin du XVIIIème siècle les fèves en porcelaine font leur apparition. Puis elles sont dorées à l’or fin et prennent ensuite toutes les formes et fantaisies que l’on connaît. Des santons, figures religieuses, aux personnages de bandes dessinées, en passant par le bonnet Phrygien sous la Révolution, le choix est large et varié. Certains deviennent même collectionneur de fèves et se nomment fabophiles.
De nos jours les choses n’ont pas tant changées depuis les Saturnales, mis à part les esclaves ! C’est toujours le plus jeune des convives qui se glisse sous la table pour attribuer les parts de la galette.
Le Roi désigné choisi sa Reine et offre la prochaine galette !
Pour la petite histoire, L’Élysée accueille chaque année une galette sans fève puisque tirer les rois n’est pas en accord avec la démocratie !… Mouais !
C’est en tous cas le moment pour les gourmands et gourmets de se régaler d’une galette de pâte feuilletée fourrée de frangipane préparée avec de bonnes amandes en poudre.
Mon péché mignon !
Dans le Nord c’est une galette de pate feuilletée simple, dans le Sud c’est une brioche aux fruits confits en forme de couronne parfumée à la fleur d’oranger nommée « Couronne des Rois ».
La Sorcière que je suis vous souhaite de joyeuses Saturnales, de fêter le retour du Soleil comme il se doit avec une jolie galette ronde et que vous soyez roi ou esclave, d’inverser les rôles de temps à autre, changer un peu votre vision du monde, ça ne fait pas de mal !
Vivent les fêtes païennes !
Jack est probablement le personnage le plus populaire associé à l’Halloween. Il provient d’un vieux conte Irlandais et aurait été un maréchal-ferrant irlandais, avare, ivrogne, méchant et égocentrique :
Une jack-o’-lantern traditionnelle (navet) irlandaise du début du XXe siècle
Le terme « Jack à la lanterne », apparu en 1750, désignait à l’origine un veilleur de nuit ou quelqu’un portant une lanterne. La tradition irlandaise de creuser des navets lors de la nuit d’Halloween (en souvenir des âmes perdues comme celle de Jack) fut vite remplacée, lors de l’exode massif des Irlandais vers les Amériques en 1845-1850 (Grande famine en Irlan de) par celle de creuser des citrouilles qu’ils trouvèrent sur place.
Quelques exemples de costumes d’Halloween à la campagne comme à la ville vers le début du siècle.
Cette tradition, plutôt campagnarde, ne s’est répandue partout aux États-Unis que depuis le début du XXe siècle. Les citrouilles utilisées sont d’une variété particulière de ce cucurbitacée orange, elles sont devenues rapidement le symbole principal de la fête d’Halloween grâce à leur forme régulière, rappelant un visage et la facilité avec laquelle on peut les creuser.
Tout d’abord il faut marcher, peut-être plus longtemps qu’on ne l’aurait cru.
S’enfoncer dans la forêt de Brocéliande et, au gré des chemins, chercher sans relâche mais surtout ressentir.
Ressentir les lieux et ce qui s’en dégage.
Trouver l’endroit propice, à l’abri des regards et du vent, protégé par les arbres sans qu’ils soient trop proches.
Une clairière fera l’affaire mais pas n’importe où.
Il y a un moment, un lieu, un temps et une voix pour nous guider.
Je cherche, sans me désespérer car je sais que je vais trouver. Il me faut juste apprendre la patience et observer autour de nous. Parler aux arbres, écouter leur chant quand ils frissonnent sous la brise.
Il fait chaud aujourd’hui et je me dis que pour une mariée je vais avoir une piètre allure. Mais j’accepte cela. C’est ainsi que cela doit être. Ainsi que cela nous ressemble, nous, les marcheurs. Une robe dans les chemins boueux de la forêt ? Plutôt difficile.
Ce qui compte c’est le rituel. Ce que nous allons faire, ce que nous allons dire.
Et puis soudain il est là, le chemin qui nous mènera à la clairière. Rien n’est tracé, rien n’est marqué mais je le vois malgré tout et nous nous y engageons.
C’est par là. Il faut avancer, s’enfoncer encore un peu plus, loin du sentier battu, que personne ne nous voit car beaucoup ne comprendraient pas!
Et puis la voici, la clairière. Petite, dégagée par le haut au milieu des colonnes que forment les troncs qui nous entourent. Le chemin vers le ciel et la Lune est tracé de lui même.
Je pose mon sac et l’ouvre.
Avant toute chose, sortir le chaudron, le remplir de sable blanc et y planter l’encens une fois allumé. Le lieu se purifie doucement et j’y amène un peu de nous.
Une fois le chaudron posé je me saisi de mon athamé.
L’Athamé est une sorte de poignard ou dague qui ne sert que très rarement à couper. Les Sorcières l’utilisent pour canaliser les énergies et pour délimiter le Cercle Magique.
C’est donc avec sa précieuse lame consacrée que je trace au sol, au milieu des feuilles et de la terre tendre, un cercle parfait dans lequel nous entrons tous deux.
À présent il est temps d’accueillir les éléments à l’intérieur du Cercle.
D’abord l’Air.
‘‘J’accueille l’élément Air qui apporte dans ce Cercle et à cette Union les dons de communication et de bons souvenirs’’.
Puis le Feu entre dans le Cercle avec ma bougie féérique dont la flamme danse dans le vent.
‘‘J’accueille l’élément Feu qui apporte dans ce Cercle et à cette Union les dons de loyauté et de passion’’.
Puis l’Eau fait son entrée. Recueillie dans le précieux bol chantant venu du Népal, porteuse de la résonance du Monde.
‘‘J’accueille l’élément Eau qui apporte dans ce Cercle et à cette Union les dons de l’amour et de la patience’’.
Puis vient la Terre que j’ai choisi de représenter par mon bloc de quartz rose, symbole d’amour et de tendresse, c’est une pierre qui apporte paix et bien-être à celle ou celui qui la possède.
‘‘J’accueille l’élément Terre qui apporte dans ce Cercle et à cette Union le don de stabilité et une base ferme’’.
On dispose le pain et le calice celtique empli de vin des
« Sorcières, du clos des Fées » choisi pour l’occasion.
‘‘J’accueille l’élément Esprit qui apporte dans ce Cercle et à cette Union le don du choix sage dans tout ce que nous ferons l’un pour l’autre et dirons l’un à l’autre’’.
Kara :
« Devant la Déesse, dans ce lieu et en cet instant, je m’engage envers toi P. »
P :
« Devant la Déesse, dans ce lieu et en cet instant, je m’engage envers toi . »
Le pain est rompu.
‘‘Puissions nous ne jamais connaître le besoin et partager toujours ce que nous avons’’.
Chacun mange un morceau.
Puis je prends le calice et le tend à mon promis.
‘‘Puissions nous boire dans la même coupe et nous souvenir toujours de l’amour que nous avons exprimé l’un pour l’autre en ce jour’’.
Chacun boit le vin.
Puis je prends le petit cordon rouge qui était noué autour du quartz rose et chargé de son énergie, pour l’enrouler autour du poignet de P en disant :
« Je t’offre ce lien, symbole d’unité, avec amour et foi, en signe de mon engagement. »
P répète en enroulant à son tour le lien autour de mon poignet.
Nos poignets, nos bras, nos cœurs sont liés et c’est à l’unisson qu’il faut entonner la dernière incantation.
‘‘JE ME LIE À TOI, DE MA PROPRE VOLONTÉ, JE RESPECTERAI TON DÉSIR DE CHANGER ET DE GRANDIR, JE TE SOUTIENDRAI ET T’AIMERAI DE MON MIEUX, TANT QUE L’AMOUR DURERA’’.
Un baiser pour clore cette phrase, et nous sautons ensemble par-dessus le bâton de Sorcière.
Et voici l’union consacrée !
Nous sommes heureux, un peu émus malgré nous…
Dans d’autres circonstances c’est à partir de là que la fête peut commencer. Mais pour nous c’est souffler la bougie, éteindre doucement l’encens, nettoyer le vin du calice avec l’eau du bol chantant, ranger tous les éléments dans notre besace et quitter l’endroit avec respect et silence, non sans un dernier regard pour mieux l’imprégner dans nos mémoires. Pour peut-être pouvoir le retrouver un jour.
C’est ce que je voulais. Un lieu éloigné mais que je puisse revoir dans quelques années si le cœur m’en dit.
La Sorcière est parti avec son époux. Ils ont quitté la forêt après avoir chacun fais un vœu secret à la fontaine de jouvence, près du tombeau de Merlin.
Dans la clairière qui les a vu s’unir, il ne reste qu’un grand Cercle, tracé au milieu des feuilles, que la danse des fées viendra bientôt effacer.