Sur les Terres d'Altyr

 

Requin’ké!

 

Requin'ké!

 

Petit requin s’ennuie…

Petit requin n’a pas d’amis

Dès qu’il sourit

Tout le monde s’enfuit

Ses rangées d’incisives pointues

Ne font pas de lui le bienvenu

Dès qu’il approche d’un endroit

Chacun se cache avec effroi

 

Petit requin se retrouve seul

Sans comprendre vraiment

Ce qu’on reproche à sa gueule

Toute remplie de dents

 

Certes il est né squale

Et même sans vouloir de mal

Il sème la panique totale

Et, sur son passage, on détale

 

La terreur des mers

Le troubleur de lagune

Le triangle sanguinaire

La dernière infortune

 

Voilà tout ce qu’il est

En un seul poisson

Alors que d’autres sont laids

Ou ne sentent pas bon

 

Petit requin voudrait jouer

Sans qu’on se méfie de lui

Mais on est trop terrorisé

Par son terrible appétit

 

Il ondule doucement près du lagon

Où il aime aller traîner son aileron

Il goûte au vertige du grand large

Jamais loin mais toujours en marge

 

Petit requin se force à la solitude

Se demandant pourquoi les requins sont gris

Quand soudain plein de sollicitude

Un petit poisson vient se coller à lui.

Dans un ballet de frétillements et de chatouilles

Il nettoie le ventre du requin surpris

Redoublant de frôlements et de papouilles

Il vient se cacher dans ses ouïes

 

Puis il ressort et reprend son manège

Allant sans hésiter dans la mâchoire

Il récure les belles quenottes en cortège

Petit requin n’en croit pas ses nageoires

 

Celui-là à coup sûr

Arrive de très loin

Et ne prend pas la mesure

Du risque d’un tel soin

 

Petit requin ose à peine se réjouir

En voici un que ses dents ne font pas fuir

Et qui pour les rendre nettes

Ne craint pas de finir en arrête

 

Son ménage finit

Le petit poisson dit :

Je suis bon pilote et peut prendre soin de toi

Si tu me protèges bien et ne me mange pas

Petit requin répond

Au petit poisson :

Pourquoi te manger j’ai trop besoin de toi

Et ne plus être seul me remplit de joie

Si tu m’accompagnes, je promets d’être sage

Tu seras mon camarade de voyage

Et en échange de ton petit appétit

Je te défendrai au péril de ma vie

 

Le petit poisson vient se coller sur son flanc

Ensemble ils partent alors vers le grand océan

Ils sont tous les deux enchantés

D’avoir conclu ce pacte d’amitié

Petit requin est bien heureux

D’avoir un compagnon de jeu

Le seul a ne pas avoir peur

Devant l’ombre du prédateur. ©

 

 

 

 

Bavouille

 

Bavouille

 

Ce petit cagot,

Est tout rigolo

Il s’appelle Bavouille

Et part en vadrouille

Dans le potager du vieux curé

Il se régale chaque matinée

A l’heure où la rosée est encore fraîche

Avant qu’arrivent le râteau et la bêche

Il va de carottes en choux verts

Et de laitue en scarole

Et partout où il opère,

C’est le désastre agricole !

 

Bavouille

 

Il gribouille des dessins

En traçant son chemin

Sa coquille est sa maison

C’est un gentil colimaçon.

Il paraît qu’on en mange des comme lui ?

Avec de l’ail et du persil !

Et qu’il n’en reste que la coquille

Alors qu’ils flattent les papilles

Il ne fait pas bon

Etre bon à manger

Evitons le marmiton

Et rampons dans le verger.

 

Bavouille

 

Les herbes y sont hautes

On ne pourra pas le trouver

Et il se ferra l’hôte

D’un arbre fruitier.

Il sait qu’il en existe de dangereux potagers

Où sans s’en rendre compte on meurt empoisonné.

Mais dans celui-ci qu’il aime tant fréquenter

Pas de bonbons roses qui vous font trépasser

Juste quelques coquilles pour passer son chemin

Et pour vous signifier d’aller chercher plus loin

Le jardinier est assez généreux

Il sait qu’il y en a bien assez pour deux

Chacun se sert, tout le monde est heureux

Bavouille sait qu’il ne trouvera pas mieux.  ©

 

 

Bavouille

 

 

 

Petite Chauve-Souris